L’avenir du Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD), créé en 2002 à la suite du deuxième plan national consacré à cette question, est incertain.
Selon une étude menée en 2014 à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), 59 % des patients ont subi une douleur lors d’un soin au cours des dernières 24 heures ; moins d’un quart ont reçu un traitement antalgique. Des résultats qui montrent la nécessité de sensibiliser et former davantage les soignants à la douleur provoquée par les soins (DPS). Créé dans ce but, le CNRD a failli ne pas survivre à l’année 2014 : en novembre, l’équipe a appris la suppression de son financement ministériel
« L’arrêt du CNRD pourrait laisser croire que la problématique de la douleur provoquée par les soins serait réglée en France », ironise un communiqué. Fin de vie, exercice libéral… « Il y a beaucoup de situations où la douleur n’est pas identifiée, estime le Dr Frédéric Maillard, un membre de l’équipe. Il faut promouvoir les outils, comme le Méopa qui peut être utilisé à domicile sur une personne âgée pour le pansement d’un ulcère. Si on ne continue pas de dire qu’on peut mieux faire, les mauvaises habitudes vont l’emporter. » Ces arguments ont, semble-t-il, fait fléchir le ministère : le financement serait finalement maintenu en 2015. Les missions du CNRD devront être élargies et son fonctionnement remis à plat, « sur la base d’un appel à candidatures large », précise la DGOS.
1- 420 000 € versés à l’AP-HP, qui héberge le CNRD, sous forme de dotation de missions d’intérêt général.
2- Études EPIPPAIN, en 2008, et REGARDS, en 2010.