Pauline Bourdin, nouvelle défenseure des droits des étudiants en sciences infirmières  - Objectif Soins & Management n° 0296 du 14/12/2023 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0296 du 14/12/2023

 

Fnesi

ACTUALITÉS

Laure Martin

  

Depuis le 7 octobre 2023, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi), a à sa tête une nouvelle présidente. Pauline Bourdin entend s’engager totalement cette année dans la défense des droits des étudiants. Puis elle intégrera un master 1 Santé publique à l’Université de Saint-Étienne pour se perfectionner dans le champ de la prévention.

Les chantiers qu’elle va mener cette année avec le nouveau bureau de la Fnesi sont nombreux, au premier rang desquels, la refonte du référentiel de formation des étudiants en soins infirmiers (ESI). « Nous travaillons avec les tutelles, les universités et les régions sur ce sujet, fait savoir Pauline Bourdin, précisant poursuivre les travaux engagés par les précédents bureaux de la Fnesi. Il nous est fondamental d’introduire de nouvelles thématiques dans notre cursus de formation, notamment autour du bien-être, de la transition écologique, du numérique ou encore les langues. » Les ESI se plaignent de ne pas progresser en anglais voire de régresser : « Ce n’est pas possible ! », insiste-t-elle, plaidant également pour l’introduction de l’apprentissage de la langue des signes, « si important pour l’exercice de notre futur métier »

La poursuite de l’universitarisation

La Fnesi souhaiterait également que le modèle d’enseignement des ESI soit désormais uniquement basé sur le modèle universitaire, avec des unités d’enseignements (UE) davantage transversales et non tubulaires. « Nous en avons 59, c’est énorme », rappelle Pauline Bourdin. La maquette devra aussi être révisée et construite de manière à favoriser la mobilité internationale, « très enrichissante pour le cursus d’un étudiant mais difficile à mettre en œuvre actuellement », regrette-t-elle. « Nous allons donc poursuivre les travaux sur l’intégration universitaire car aujourd’hui, notre modèle hybride nous empêche d’être pleinement intégrés et nous rencontrons des problématiques d’accès aux services et aux droits étudiants ». À titre d’exemple, les ESI ne disposent d’aucune garantie, à l’issue de l’obtention de leur diplôme, de pouvoir poursuivre leurs études en M1, contrairement aux étudiants d’une licence « classique ». La Fnesi entend par ailleurs développer des outils d’aide à l’orientation en Ifsi. « Enfin, nous continuons notre vigilance sur les frais illégaux encore demandés aux ESI par 80 établissements, sur l’entrée en vigueur de la réforme de la bourse alors que des régions ont publiquement annoncé qu’elles ne l’appliqueraient pas, et nous poursuivons nos projets d’innovation sociale à l’échelle locale », précise-t-elle.

Un engagement pour tous les ESI

À l’origine, rien ne prédestinait Pauline Bourdin à devenir présidente de la Fnesi. « Je ne faisais que suivre l’actualité de la Fédération sur Instagram, lorsqu’on m’a proposé de rejoindre l’association locale de mon Ifsi, qui avait besoin d’une secrétaire, se souvient-elle. J’ai accepté sans vraiment savoir à quoi m’attendre, et tout s’est enchaîné. » En assistant à un événement organisé par la Fnesi au niveau national, elle se retrouve totalement dans les valeurs portées par les membres de la Fédération, dans cet engagement autour des conditions de formation des étudiants et dans leur bienveillance. Lors de sa deuxième année d’Ifsi, elle devient, à l’échelon local toujours, chargée de la représentation. C’est en troisième année qu’elle s’engage au sein du bureau national en tant que vice-présidente en charge de la défense des droits et de la lutte contre les discriminations. « Il est alors devenu important pour moi de poursuivre cette défense des droits des étudiants en me présentant à la présidence, indique-t-elle. Je m’engage pour les étudiants avant tout. » Pour se consacrer entièrement à son mandat, elle a demandé à son université une année de césure. Car après l’obtention de son diplôme en juillet 2023 à l’Ifsi du CHU de Saint-Etienne, elle a été acceptée en master 1 Santé publique, dans le parcours « éducation et promotion de la santé ». « Il m’est important de suivre cette voie afin d’approfondir mes connaissances dans le domaine de la prévention, de disposer de plus grandes possibilités d’actions et de leviers dans le cadre de mon activité future, insiste-t-elle. Cela correspond aussi à ma vision du système de santé, trop centré sur le curatif. Je sais que mes stages vont me faire découvrir de nouveaux terrains d’exercice, mais mon objectif est avant tout de pouvoir monter des projets en prévention et promotion de la santé. »

Pour en savoir plus : https://www.fnesi.org