1 Français sur 10 impacté par la douleur chronique - Objectif Soins & Management n° 0296 du 14/12/2023 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0296 du 14/12/2023

 

ACTUALITÉS

En France, environ deux-tiers des consultations médicales ont pour cause la douleur. Douze millions de personnes vivent avec une douleur chronique, c’est-à-dire qui persiste plus de trois mois, et 70 % d’entre elles ne seraient pas soignées correctement. Il existe trois types de douleurs. Les douleurs nociceptives sont liées à la stimulation des nocicepteurs, des récepteurs situés sur les petites fibres nerveuses qui sont activés par un coup, une inflammation articulaire ou encore une chaleur excessive. Les douleurs neuropathiques sont liées à des atteintes des fibres nerveuses ou du système nerveux central. Les douleurs nociplastiques sont, quant à elles, des conséquences d’un dysfonctionnement du système de détection et de contrôle de la douleur. La douleur chronique est le fruit de nombreux facteurs : le système immunitaire, des troubles métaboliques, le microbiote intestinal… mais aussi des mutations génétiques, comme le suggèrent de plus en plus d’études. Cela expliquerait pourquoi nous ne sommes pas tous égaux face au risque de douleur chronique. Les chercheurs ont encore de nombreuses pistes à explorer pour appréhender les mécanismes impliqués dans les douleurs chroniques, qu’ils soient périphériques, centraux, au niveau de la moelle épinière ou du cerveau.

Recherche et santé, Fondation pour la recherche médicale, n° 176, 4e trimestre 2023.

D’après une enquête réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) au printemps dernier sur les données 2022, 24 % des établissements ont été contraints de fermer 10 à 30 % de leur capacitaire au 31 décembre et 88 % des fermetures de lits ont été dues au manque de personnel médical ou paramédical. Pour le Dr Sylvie Péron, psychiatre au CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne) et Présidente du groupe de travail FHF sur la psychiatrie, « Il s’agit d’une discipline très riche, dont les soins s’appuient sur la relation établie avec le patient et sur de nombreux échanges au sein des équipes. Mais pour avoir le temps d’être proches des patients, il faudrait qu’infirmiers comme psychiatres soient plus nombreux, mieux rémunérés, mieux formés ». Le nombre d’heures en psychiatrie devrait être doublé dans la formation des infirmiers et le nombre de stages en établissement devrait être augmenté « car ces derniers sont démunis pour tra­vailler en psychiatrie à la sortie de leurs études. Quant aux infirmiers en pratique avancée (IPA), dont il est attendu qu’ils secondent les médecins pour certaines tâches, il faudrait augmenter fortement leur nombre et harmoniser leur formation au sein des universités. »

Revue hospitalière de France, n° 614, septembre-octobre 2023.

Un collectif de 1 200 soignants (aides-soignants, infirmiers, sages-femmes, médecins hospitaliers…) dénonce dans une tribune les « dilemmes éthiques intenables » auxquels ils font face dans leur travail. « Nous vous écrivons, aujourd’hui, pour vous alerter du danger auquel vous êtes exposés : dorénavant, nous, soignants, sommes contraints en toutes circonstances de trier les patients, de vous trier. Pire : parfois, nous n’arrivons même plus à vous prioriser par ordre de gravité », alertent-ils. Parce qu’ils n’ont pas embrassé ce métier pour « faire subir cette violence, pour être maltraitants », ils veulent « inverser la logique actuelle : que nous soyons en nombre et bien formés, que nous puissions travailler dans une équipe stable dont le but est de donner des soins de qualité ». Ils demandent aux députés d’adopter la proposition de loi votée par le Sénat en février dernier pour garantir des ratios de patients par soignant corrects. « Avec une rémunération des soignants à la hauteur des enjeux, et les moyens d’une amélioration des conditions d’exercice de nos métiers, la situation peut s’améliorer rapidement. »

Le Monde, 6 octobre 2023.

D’après une enquête Odoxa réalisée pour la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et le Figaro, 63 % des soignants se disent satisfaits de leur travail et leur moral s’améliore – une première depuis la pandémie de Covid-19. Mais leur score de satisfaction reste inférieur de 16 points à celui du reste des autres actifs. Plus du tiers des soignants est « insatisfait », soit deux fois plus que pour les autres actifs. Parmi les facteurs en cause figure l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle : 62 % des soignants en sont satisfaits, contre 78 % des autres actifs. Le taux est d’ailleurs bien meilleur chez les médecins (71 %) que chez les infirmiers (59 %). Les sondés sont 20 % à se décrire en mauvaise santé, contre 15 % pour la population générale. Ils se plaignent notamment de douleurs physiques et de difficultés pour dormir.

Le Figaro, 26 octobre 2023