En pré-op, au bloc comme en post-op, les missions de l’IDE sont nombreuses et variées pour la prise en charge des patients auxquels on va implanter un dispositif médical.
• Arrivée du patient généralement la veille de l’intervention.
• Accueil et installation : l’IDE devra axer son information sur la présentation des différentes périodes opératoires, sur les conseils et les règles post-implantation.
• Vérification du dossier et du consentement libre et éclairé, signé par le patient.
• L’équipe infirmière doit veiller à écarter les craintes que le patient peut exprimer et doit répondre à ses interrogations.
• Il faut également le sensibiliser à une reprise de vie normale de façon rapide après l’opération.
• L’infirmière peut remettre au patient un fascicule explicatif.
• Elle peut également lui montrer le matériel.
• Réalisation d’un bilan sanguin (avec notamment test de coagulation, bilan infectieux).
• Réalisation d’un ECG.
• L’IDE veille à ce que le patient ait suivi les recommandations concernant l’arrêt ou l’adaptation éventuelle de certains traitements médicamenteux (comme les anticoagulants) selon les indications et l’avis du médecin ; vérifier l’INR si anticoagulation par anti-vitamine K.
• Vérification de l’absence d’allergie : en particulier pénicilline (pour antibioprophylaxie) et iode (pour préparation du champ opératoire et en cas d’implantation d’une sonde pour le ventricule gauche qui nécessite un repérage par injection d’iode).
• Le jour de l’intervention, pose d’un cathéter intraveineux au niveau du bras opposé pour limiter le risque infectieux.
• Antibioprophylaxie : administration par voie intraveineuse de l’antibiotique une heure avant l’intervention.
• Administration d’un anxiolytique et d’un antalgique.
• L’IDE veille à ce que le patient soit à jeun à partir de minuit.
• Rasage du thorax et des aisselles du patient.
• Douche avec un savon antiseptique (type Bétadine) la veille et le matin de l’intervention afin de réduire les risques d’infection.
• Aide à la préparation du patient : port d’une blouse de bloc, bonnet, sur chausse, pas de sous-vêtement.
• Vérification de l’absence de bijoux et d’appareils dentaires.
• Le patient arrive en salle d’opération.
• L’infirmière l’accueille, vérifie son identité, son dossier, le consentement opératoire signé. Elle confirme avec le patient l’intervention prévue et vérifie que les différents temps de préparation préalablement décrits ont été réalisés.
• En salle d’opération, les infirmières préparent le patient : allongé à plat, dos sur une table, les deux bras le long du corps, tête tournée du côté opposé au site d’implantation.
• Vérification de la perméabilité de la perfusion, et préparation systématique d’une poche d’Isuprel en attente (catécholamine accélérant la fréquence cardiaque).
• Pose d’un champ opératoire.
• Branchement du scope, du saturomètre et du tensiomètre.
• Possibilité de pose de patchs de défibrillateur externe : un thoracique droit et un dorsal gauche (sécurité en cas de passage en arythmie durant l’intervention).
• Installation de lunettes nasales ou d’un masque pour recevoir de l’oxygène.
• Champ bétadiné (en quatre temps) ou hibiscrub si allergie à l’iode.
• Vérification du bon fonctionnement des cables « analyseurs » permettant le test des sondes et la stimulation en cas d’urgence.
• Vérification de la date de péremption et stérilité du matériel.
• Vient ensuite le temps opératoire précédemment décrit. Durant l’intervention, les équipes médicales portent un tablier de plomb, un cache thyroïde et des lunettes plombées.
• En fin d’intervention, mise en place d’un pansement compressif pour prévenir un hématome.
• Après l’intervention, le patient est conduit en radiologie pour réaliser une radiographie du thorax afin de vérifier la position des sondes et l’absence de pneumothorax suite à une ponction sous clavière. Certains établissement peuvent la réaliser à J + 1.
• De retour en chambre, l’infirmière réalise un ECG afin de s’assurer du bon fonctionnement du dispositif implanté.
• Les IDE assurent une surveillance de l’état du patient les premières heures suivant l’opération :
– suite à l’opération, on place le patient en position semi-assise dans son lit ; certains centres préfèrent une position allongée durant 24 heures ;
– on lui demande d’éviter tout effort qui pourrait causer un saignement à l’endroit de l’incision où a été placé le pacemaker/DAI ;
– on veille à manipuler le patient avec précaution et à ne pas mobiliser le bras homolatéral à l’implantation pour ne pas déplacer la ou les sondes ;
– l’infirmière surveille la non-apparition de contractions pectorales ou de hoquet ;
– surveillance des signes de thrombose, d’œdème, de rougeur, de chaleur, de douleur, d’hémorragie, d’hématome, de dyspnée, de cyanose, de douleurs thoraciques, de malaise ;
– surveillance du pansement (réfection toutes les 48 heures, par une infirmière à domicile lorsque le patient aura quitté l’établissement hospitalier).
• Le premier lever doit toujours s’effectuer en présence d’une infirmière, sur indication du médecin.
• Le patient pourra recommencer à s’alimenter et à s’hydrater sur autorisation de l’infirmière, dans les heures suivant l’intervention. L’infirmière aura préalablement vérifié l’état neurologique du patient, son état d’éveil et l’absence de complication grave immédiate.
• À J + 1 : ECG, ablation de la VVP.
• À J + 2 : ECG, réfection du pansement.
• Sortie à J + 2 (sauf en cas de complications nécessitant une prolongation de l’hospitalisation).
• Il est demandé au patient de reconsulter en cas d’apparition de fièvre, rougeur, hématome de la loge, écoulement, etc.
• Ablation des fils 7 à 10 jours après l’intervention.
Références des UE et extraits de contenus :
→ UE 2.3.S2 « Santé, maladie, handicap, accidents de la vie » (compétence 1) : les notions de maladie chronique et ses spécificités ;
→ UE 2.7.S4 « Défaillances organiques et processus dégénératifs » (compétence 4) : mécanisme physiopathologique de la dégénérescence d’un organe ou de la défaillance d’un appareil. Les signes, les risques, les complications et les thérapeutiques des pathologies étudiées (insuffisance cardiaque) ;UE 2.8.S3 « Processus obstructifs » (compétence 4) : mécanismes physiopathologiques de l’obstruction. Les signes, les risques, les complications et les thérapeutiques des pathologies étudiées (infarctus du myocarde).