Itinéraire d’un patient douloureux - L'Infirmière Magazine n° 370 du 01/04/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 370 du 01/04/2016

 

FORMATION

ORGANISATION

H. R.  

Les brancardiers sont, comme tous les soignants, confrontés à la douleur et à l’inconfort des patients. Au CHU de Montpellier, des procédures ont été mises en place pour améliorer leur prise en charge.

Les unités de transports patients du CHRU de Montpellier s’inscrivent dans une démarche qualité depuis 1999. En 2009, en partenariat avec la direction qualité et gestion des risques, l’équipe a rédigé une cartographie des risques qui a mis en lumière le thème de « l’inconfort » et de la « douleur » chez les patients. Des facteurs de risque ont été identifiés pendant la prise en charge du patient, son transport et sa dépose parmi lesquels :

– multiples transferts du patient liés aux nombreux examens ou aux modes de transport inadaptés (exemple : plusieurs transports non chainés pour le même patient dans la même journée…) ;

– absence d’information sur la douleur dans la commande de transport ;

– manque de disponibilité des soignants pour l’aide à la manutention ;

– matériel dans les services destinataires parfois indisponible ou inadapté (brancard à hauteur fixe…) ;

– accès encombrés, routes et sols défectueux.

Prise en charge adaptée

En 2011, un projet piloté par les équipes de transport des patients en partenariat avec le Comité de lutte contre la douleur (Clud) de Montpellier a permis de mettre en place une série d’actions pour améliorer la prise en charge de la douleur à toutes les étapes du transport patient. Parmi ces initiatives :

– un critère d’évaluation de la douleur intégré dans le logiciel de commande des transports à renseigner par l’unité de soins ;

– un protocole « douleur et transport » rédigé, validé par le Clud indiquant les bonnes pratiques à mettre en œuvre par l’unité de soins (voir document ci-contre), par l’unité de transport (lire encadré ci-dessous) et par le service médico-technique ;

– une rubrique « prise en charge de la douleur » créée sur le portail Intranet des transports ;

– une formation « douleur et transport » inscrite au plan de formation ;

– une évaluation des pratiques professionnelles sur la pertinence des modes de transports ;

– quelques travaux pour l’amélioration des sols sur les circuits internes ;

– des actions concernant le matériel : acquisition d’un véhicule et de matériels spécifiques pour le transport bariatrique, centralisation de la maintenance du matériel de transport et harmonisation du matériel à hauteur variable sur l’établissement.

Outils pédagogiques

Des outils pédagogiques accessibles à tous, dont un film à destination des instituts de formation et des unités de transports des établissements publics de santé. « Le film Itinéraire d’un patient douloureux a été diffusé à tous les établissements qui en ont fait la demande grâce au soutien de la Fondation CNP assurances. Il aborde les bonnes pratiques comme celles à éviter, depuis la commande de transport jusqu’au retour du patient dans son unité. Le scénario, écrit par des brancardiers et des ambulanciers, reflète leur quotidien », note Fabienne Billault, responsable de la fonction transport au CHU de Montpellier.

Transport

Protocole pour les brancardiers

1. Le recueil d’informations : avant la prise en charge

• Vérifier auprès du patient et d’une IDE que le traitement antalgique correspondant au degré de la douleur ait été administré en tenant compte du délai et de la durée d’action du médicament.

• Recueillir auprès d’une IDE les informations nécessaires à la continuité de la prise en charge (localisation douleur).

• S’assurer auprès du patient que le mode de transport est confortable pour lui ; le réévaluer si nécessaire avec l’IDE.

2. La prise en charge du patient

• Manutention – transfert : utiliser le matériel mis à disposition ; demander l’aide d’un ou plusieurs soignants pour la manutentionet le transfert du patient suivant le degré de la douleur (voir p. 49).

• Conduite véhicule – matériel : adapter la conduite du véhicule ou du matériel ; éviter les secousses, le freinage, les seuils…

3. Transmission d’informations

• Relais en unité de destination : transmettre au service destinataire les informations nécessaires à la continuité de la prise en charge ; aide de soignants pour le transfert et la manutention selon douleur.

• Retour patient : transmettre par le logiciel de transport les informations nécessaires à la prise en charge de la douleur, et au régulateur celles nécessaires à la gestion du retour dans les meilleurs délais.