Les conseils post-op aux patients - L'Infirmière Magazine n° 370 du 01/04/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 370 du 01/04/2016

 

FORMATION

LA PATHOLOGIE

ANTOINE WALRAET  

Suite à l’opération, des conseils et des informations seront donnés au patient par le cardiologue ainsi que par le personnel infirmier, notamment par l’infirmière d’éducation thérapeutique.

LE SUIVI MÉDICAL

• Le patient doit être suivi de manière régulière par un cardiologue. Les « mémoires » du boîtier seront ainsi interrogées à chaque consultation de suivi à l’aide d’un programmateur.

• Il faut également surveiller le niveau de charge de la batterie afin de pouvoir prévoir son remplacement à temps. La durée de vie des dispositifs est variable selon la capacité de chaque modèle, le nombre de sonde, le taux de stimulation. En moyenne, elle est estimée à environ 7 ans pour un DAI et 10 ans pour un PM.

• Généralement, le patient revoit le cardiologue un mois après la pose du pacemaker ou du DAI. Un rendez-vous de contrôle est ensuite mis en place : en moyenne tous les 6 mois pour un DAI (tous les ans si mise en place de la télécardiologie) ; en moyenne tous les ans pour un pacemaker.

• Les patients implantés reçoivent à leur sortie de l’hôpital « une carte de porteur » ou un « carnet de porteur » indiquant : la présence du stimulateur cardiaque ou du DAI ; la marque du dispositif ainsi que celle des sondes ; l’adresse du centre qui a fait l’implantation ; les principales caractéristiques du dernier réglage. Ce document s’avère indispensable pour le patient qui va bénéficier de soins ou d’examens médicaux. Il permet d’informer les soignants, en particulier pour les détails sur la compatibilité du dispositif avec l’IRM.

INTERFÉRENCES MÉDICALES

• Les principales interactions entre les dispositifs médicaux implantables de cardiologie et l’environnement sont liées à la présence d’un champ électromagnétique émis par certains objets à proximité du porteur. Une exposition prolongée à un champ magnétique de faible intensité ou une exposition à un champ magnétique intense comportent des risques :

– pour les PM, inhibition de la stimulation avec risque de syncope ;

– pour les DAI, surdétection d’interférences avec risque de choc inapproprié.

• L’IRM reste une contre-indication théorique pour le patient porteur de ces dispositifs. Néanmoins, la plupart des pacemakers récents sont « IRM-compatibles ». Pour les DAI, la compatibilité avec l’IRM reste minoritaire.

• La radiothérapie n’est pas contre-indiquée de manière formelle, mais il faut éviter de placer le pacemaker ou le DAI dans le champ de rayonnement, et le protéger par un tablier de plomb. Un monitoring électrocardiographique pendant l’irradiation, ainsi qu’un contrôle après chaque séance, sont nécessaires.

• Le bistouri électrique : il est recommandé d’utiliser un bistouri bipolaire à distance du DAI et en limitant les durées d’application à moins de deux secondes. On a généralement recours à la pose d’un aimant sur le boîtier durant l’intervention : il force la stimulation du pacemaker, qui ne risque pas de marquer des pauses. Pour le DAI, l’aimant inhibe les thérapies. Le DAI ne peut donc pas envoyer de choc électrique.

•En cas de choc électrique externe, les palettes doivent être posées à distance du PM/DAI. Un contrôle du DAI/PM est alors recommandé avant et après le choc.

PRÉCAUTIONS AU QUOTIDIEN

• Ne pas porter de charges lourdes dans les jours, voire les semaine suivant l’implantation.

• Pas de gestes brusques du bras du côté du boîtier.

• Ne pas mouiller le pansement pendant au moins 10 jours.

• Le téléphone mobile ne doit pas être placé dans une poche près du boîtier implanté. Il doit être situé au minimum à 20 cm. Il est recommandé de porter le téléphone à l’oreille opposée au boîtier.

• Contre-indication à la soudure à l’arc.

• Ne pas passer sous les portiques d’aéroport. Le patient doit montrer au personnel sa carte de porteur de DAI ou de PM. Concernant les portiques antivols des magasins : il est simplement déconseillé de s’arrêter au milieu du système de sécurité.

• Le patient doit éviter de s’exposer près de plaques de cuisson à induction et près d’objets aimantés.

• Avoir toujours sur soi sa carte de porteur.

• Un délai d’un mois est généralement conseillé avant la reprise de la conduite automobile.

• Le DAI/PM n’est pas en soi une contre-indication pour la pratique de la majorité des sports. Les patients doivent néanmoins parfois se limiter à une pratique « raisonnable » en sport « loisir ».

• En cas de décès du porteur, les prothèses sont retirées et recyclées dans les déchets spécifiques car il existe un risque d’explosion au moment de la crémation.