PSYCHIATRIE
ACTUALITÉ
Depuis fin mai, le personnel du centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, à Lyon, reconduit les débrayages pour dénoncer la suroccupation des lits et le manque de moyens et d’effectifs.
Cela fait six mois que nous sommes contraints d’ouvrir des couchettes dans presque tous les services, sans moyens supplémentaires », dénonce Georges Zaragoza, infirmier à l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu
Le collectif psychiatrie de la CGT en Rhône-Alpes fait lui aussi état, dans un communiqué daté de fin mai, d’une « recrudescence des violences » dans les services et demande, entre autres, « une augmentation des effectifs, une augmentation du numerus clausus des médecins, une formation initiale de psychiatrie digne de ce nom et un vrai développement des structures extra-hospitalières ».
« L’hôpital est suroccupé », reconnaît Jacques Marescaux, directeur général de Saint-Jean-de-Dieu. Le fond du problème, c’est que plusieurs dizaines de patients en attente de foyer médicalisé ou de foyer d’hébergement restent hospitalisés au long cours parce qu’il n’y a pas d’autre solution. Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est d’un foyer d’accueil médicalisé de 40 à 50 places. »
En attendant, la création d’une équipe mobile a été décidée avec l’ARS pour suivre les patients les plus autonomes, qui pourraient disposer de logements sociaux à côté de l’hôpital. La direction a, par ailleurs, prévu huit embauches en CDD de trois mois. Mais, les postes d’infirmier en psychiatrie sont difficiles à pourvoir à Lyon, ces derniers mois. Un phénomène en partie dû à « de nombreuses créations de postes en psychiatrie dans la région », dont une unité pour malades difficiles, précise le directeur. Les syndicats jugent ces annonces « intéressantes » à long terme, mais « insuffisantes » dans l’immédiat et appellent à de nouveaux débrayages.
1– Le centre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu compte 538 lits et places : 368 lits d’hospitalisation à temps complet et 170 places d’hôpital de jour. L’effectif, fin 2010, était de 992 soignants (883,88 équivalents temps plein), dont 395 infirmiers (372,22 ETP).
Annabelle Carré tient à préciser que son témoignage, paru dans notre numéro 300, daté du 1er mai, page 6, ne concerne pas l’armée. Les expériences rapportées n’ont pas eu lieu dans des hôpitaux militaires.