Pour éviter le gaspillage, des solutions ? - Objectif Soins & Management n° 280 du 01/04/2021 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 280 du 01/04/2021

 

Actualités

Anne-Lise Favier  

Médicaments

Si la France est connue pour être l'une des championnes européennes de l'automédication, elle est aussi celle du gaspillage de médicaments : chaque année, entre 5 et 10 milliards d'euros finissent à la poubelle.

D'après une enquête de l'Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), chaque Français serait à l'origine du gaspillage de 1,5 kilos de médicaments ! Ce qui se chiffrerait entre 5 à 10 milliards d'euros par an, soit environ 15 à 30 % des dépenses des médicaments. Une étude de la CNAM montre que parmi les thérapies les plus chères, celles contre le cancer, 30 % des traitements ne vont pas à leur terme, ce qui constitue une perte de 150 millions d'euros. Pour y faire face, plusieurs solutions sont à l'étude dont la dispensation à l'unité pour les médicaments pour lesquels c'est possible : une expérimentation a d'ailleurs été réalisée sur les antibiotiques avec succès. Mais cette proposition fait débat dans les officines qui y voient un surplus de travail dans les préparations. Pourtant, cela permet de réduire le gaspillage ! D'autres solutions ont également vu le jour comme le pilulier connecté de Thess qui permet une dispensation de traitements complexes (par exemple les thérapies anti-cancer) sans erreur et sans gaspillage ou le déstockage pharmaceutique qui permet de mettre en relation des pharmaciens pour ne plus jeter leurs invendus. Des solutions qui devraient permettre d'éviter l'immense gâchis de molécules dont la plupart finissent incinérées ou dans la nature quand les patients s'en débarrassent eux-mêmes.