Témoignage d’une infirmière vietnamienne - L'Infirmière Magazine n° 300 du 01/05/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 300 du 01/05/2012

 

INTERNATIONAL

Mme L., infirmière en chef dans un hôpital public de plus de 1 000 lits, nous a raconté son quotidien et expliqué la situation des infirmières dans son pays. Elle a souhaité garder l’anonymat pour « éviter tout problème ».

Travaillant depuis plus de vingt ans au sein du même hôpital, Mme L. est aujourd’hui à la tête d’une équipe de plus de 600 infirmières et de plus de 100 « techniciens de soins » (manipulateurs radio, laborantins…). Pour accéder à ce poste à hautes responsabilités, elle n’a pas eu à passer d’examen particulier : « J’ai été recrutée par le directeur de l’hôpital, le vice-directeur, le département des ressources humaines, qui ont choisi de m’accorder ce poste en fonction des résultats de mon travail », explique l’infirmière. Elle exerce quarante heures par semaine (parfois la nuit), soit le temps de travail fixé par le gouvernement.

Selon elle, il n’y a pas de pénurie d’infirmières dans son pays, du moins pas dans la grande ville dans laquelle elle exerce : « Il y a désormais de nombreuses écoles privées qui forment les infirmières. C’est un métier qui attire beaucoup les jeunes gens. » Trois niveaux de formation coexistent au Vietnam, les études peuvent durer deux, trois ou quatre ans. Les infirmières obtenant un diplôme sur quatre années ont un niveau bachelor (l’équivalent de notre licence), ce qui leur ouvre la possibilité du master ou du doctorat, « mais elles doivent passer ces diplômes à l’étranger, en Thaïlande ou aux États-Unis », comme le précise Mme L. Quel que soit le nombre d’années d’études effectuées, les infirmières vietnamiennes peuvent occuper le même poste, mais elles ne toucheront pas le même salaire : lorsqu’elle quitte l’école et travaille dans le public, une soignante ayant effectué deux années d’études touchera un salaire mensuel de 1 543 800 dongs, contre 1 942 200 dongs pour une infirmière de niveau bachelor. « Elles reçoivent cette rémunération, qui est fixée par le gouvernement, et elles touchent un complément de salaire de la part de l’hôpital pour lequel elles travaillent en fonction des résultats réalisés par l’établissement. Si l’hôpital marche bien, les infirmières gagnent plus d’argent », indique la soignante.

Concernant la pratique infirmière en milieu hospitalier, Mme L. tient à souligner les progrès réalisés en termes d’hygiène et de prévention des infections nosocomiales. « Nous avons presque suffisamment de solutions désinfectantes et antiseptiques (cidex, chlorhexidine, presept…). Le personnel de santé doit suivre des procédures bien définies par le département de contrôle des infections, en particulier le lavage des mains », insiste-t-elle. Quelles sont les principales préoccupations des infirmières vietnamiennes aujourd’hui ? « Nous avons beaucoup de travail, répond Mme L. En plus de nous occuper des patients, nous devons effectuer de nombreuses tâches administratives telles que remplir le dossier médical ou les papiers des assurances ! »

Contact : Vietnamese Nurses Association – http://hoidieuduong.org.vn

EN BREF

→ 88,069 millions d’habitants

→ Capitale : Hanoï

→ Espérance de vie (h/f) : 70/74 ans

→ Quotient de mortalité infanto-juvénile : 24 (pour 1 000 naissances vivantes)

→ Dépenses totales consacrées à la santé (en 2009) : 7,2 % du PIB

(Source : OMS)