Les injections intraveineuses de fer sous surveillance - L'Infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014

 

PRATIQUE

Actualité

LAURE MARTIN  

PROTOCOLE → Depuis le 1er février, les Idels n’ont plus le droit de procéder à des injections intraveineuses de fer chez le patient. Sauf dans le cadre d’une hospitalisation à domicile…

En décembre 2011, à la suite de signalements de réactions allergiques graves, parfois fatales, notamment chez la femme enceinte, la France a lancé, au niveau européen, une procédure de réévaluation du rapport bénéfice/risque des injections intraveineuses de fer. La Commission européenne a alors adopté le 13 septembre 2013, sur la base de l’avis de l’Agence européenne du médicament, une décision imposant aux États membres une modification des autorisations de mise sur le marché des médicaments intraveineux contenant du fer. Le ministère de la Santé a quant à lui pris une circulaire modifiant leurs conditions d’administration pour la voie injectable.

Désormais, elles doivent se dérouler sous surveillance médicale attentive pendant chaque administration et jusqu’à trente minutes après, avec la disponibilité immédiate d’un personnel formé pour évaluer et prendre en charge les réactions anaphylactiques et dans un environnement disposant des moyens nécessaires pour assurer une réanimation. La prescription, la délivrance et l’administration des spécialités à base de fer sont donc désormais réservées aux établissements de santé incluant l’hospitalisation à domicile.

« Étonnante » interdiction

« Ce qui nous interpelle, c’est que les infirmiers libéraux ne peuvent plus faire d’injections à domicile, par contre, ils peuvent en faire lorsqu’ils interviennent dans le cadre de l’hospitalisation à domicile, souligne la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Or il n’a pas été démontré que ces structures puissent garantir un meilleur niveau de sécurité que les professionnels infirmiers libéraux intervenant en tant que tels. » La FNI entend envoyer un courrier à la ministre de la Santé pour lui faire part de son étonnement face à cette interdiction faite aux infirmiers libéraux, « d’autant plus qu’aucun accident n’a été répertorié en ville ».

Le syndicat souhaite également un éclaircissement sur le système de responsabilité pour un infirmier libéral agissant dans le cadre de l’hospitalisation à domicile « car, normalement, il doit être formé au protocole de surveillance et de prise en charge du choc anaphylactique, mais, sur le terrain, la réalité peut être différente », estime la FNI.