Anticoagulants surveillés - L'Infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 304 du 01/06/2014

 

PHARMACOVIGILANCE

Actualité

SOPHIE KOMAROFF  

ACTUALISATION → Un rapport de l’ANSM fait le point sur les risques et le bon usage des AOD.

Les anticoagulants oraux directs (AOD), ou nouveaux anticoagulants oraux (Naco), présentent un risque potentiel d’utilisation inappropriée en raison de leur caractère nouveau et de l’évolution des indications et de l’information les concernant. Cette classe complexe et non homogène présente des posologies et des schémas d’administration différents selon les indications et les patients.

Le Pradaxa (dabigatran etexilate), le Xarelto (rivaroxaban) et l’Eliquis (apixaban) font l’objet d’une surveillance renforcée en Europe. En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) mène plusieurs actions (études pharmaco-épidémiologiques, évaluation des publicités destinées aux professionnels de santé, communication auprès de ces derniers, etc.) complétées par un rapport consacré aux anticoagulants disponibles en France en 2014 *. Celui-ci souligne la complexité de l’utilisation de cette classe de médicaments, pour laquelle il n’existe pas de recommandations relatives à la mesure de l’action anticoagulante ou à la prise en charge des hémorragies graves chez les patients qui reçoivent un AOD en l’absence de protocole d’antagonisation. La coordination du parcours de soins doit donc être optimale. L’information des patients et l’observance du traitement sont essentielles.

Les AOD ne nécessitent généralement pas de surveillance biologique. L’ANSM recommande toutefois le respect strict des résumés des caractéristiques des produits de l’autorisation de mise sur le marché de ces spécialités afin de garantir leur bon usage, notamment lors de relais d’un anticoagulant à un autre. Elle insiste sur l’importance de l’éducation thérapeutique, de la surveillance clinique pendant toute la durée du traitement et de l’accompagnement des malades. Un carnet de suivi et des cartes de surveillance sont conçus pour guider les prescripteurs, les soignants et les patients. Des entretiens pharmaceutiques destinés à faciliter le suivi sont également mis en place dans les officines. Enfin, l’ANSM souligne que les soignants doivent signaler tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament au centre régional de pharmacovigilance dont ils dépendent.

* “Les anticoagulants en France en 2014 : état des lieux, synthèse et surveillance”, avril 2014.

EN CHIFFRES

→ Les ventes des AOD, disponibles sur le marché français depuis cinq ans, ont connu un essor rapide : un million de doses définies journalières en 2009, 117 millions en 2013.

→ En France, 1,49 million de personnes environ ont reçu un anticoagulant oral en 2013. Le Xarelto (rivaroxaban) concerne 12,6 % de ces patients, le Pradaxa (dabigatran) 9,1 %, l’Eliquis (apixaban) 0,3 %.