Le service sanitaire entre dans la formation - Objectif Soins & Management n° 262 du 01/04/2018 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 262 du 01/04/2018

 

Actualités

Claire Pourprix  

Prévention

Les ministères des Solidarités et de la Santé, de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ont annoncé la création d’un service sanitaire pour les 50 000 étudiants en formation de santé à la rentrée 2019. Le but : « engager le pays dans le défi de la prévention ». Avant le déploiement, place à l’expérimentation.

Comme annoncé lors de la campagne présidentielle, un service sanitaire pour les étudiants en santé va intégrer les maquettes pédagogiques dès la rentrée 2018, et sera généralisé en 2019. Il concernera à terme les 50 000 étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers. Concrètement, pendant une période de 3 mois, ils effectueront, après y avoir été formés, des interventions dans des écoles, Ehpad, structures médico-sociales pour partager leurs connaissances en matière de santé et œuvrer pour une meilleure prévention et promotion de la santé auprès des publics de ces établissements. Ce module comprendra aussi un temps de débriefing et d’évaluation pour échanger sur cette expérience avec leur référent.

« Nos étudiants savent que l’activité physique doit être favorisée, mais ils sont moins à l’aise pour donner des conseils pratiques susceptibles de convaincre une population âgée, ou en situation de handicap, que l’activité physique est aussi pour elle. Ce sont ces réalités que nous devons changer et c’est cela l’objectif du service sanitaire », expliquent les ministres de tutelle Agnès Buzyn et Frédérique Vial dans le dossier de presse de lancement du dispositif.

Des initiatives terrains d’expérimentations

Celui-ci a été identifié par le rapport du Pr Loïc Vaillant sur la « Mise en œuvre du service sanitaire pour les étudiants en santé » comme un outil faisant l’adhésion tant de la part des étudiants que des formateurs auditionnés. Ces dernières années, des initiatives variées ont d’ailleurs déjà été menées sur plusieurs territoires. À Dunkerque par exemple, les élèves infirmiers de l’IFSI en 2e année doivent élaborer une démarche d’éducation à la santé auprès de jeunes en milieu scolaire ou de vie. Ce module comprend 28 heures de travaux dirigés accompagnés par 6 cadres de santé formateurs et 35 heures de travail personnel guidé.

Grâce à cette expertise, Dunkerque a été sélectionné aux côtés d’Angers, Caen et Clermont-Ferrand pour expérimenter le service sanitaire selon le modèle préconisé par le gouvernement. Leurs expérimentations respectives visent à enrichir la réflexion avant d’envisager le déploiement au plan national en 2018 et pour toutes les formations en 2019.

« Le service sanitaire ne doit pas être effectué sur le temps de stage »

À Clermont-Ferrand, où les élèves en médecine sont intervenus pendant des années dans des lycées, puis dans des universités, une expérimentation est menée ce printemps pour les élèves volontaires en médecine, maieutique, pharmacie, ondotologie d’années différentes en fonction de la possibilité d’insérer ce stage dans leur emploi du temps. L’objectif est de valider l’intérêt et la faisabilité de ce format de service sanitaire pour en envisager la généralisation à l’ensemble des étudiants en santé du campus. « En ce qui concerne la formation infirmière, je ne suis pas favorable à ce que ce temps soit pris sur le temps de stage, le faire en mode projet me semble mieux, souligne le Pr Laurent Gerbaud, service de Santé publique du CHU de Clermont-Ferrand, coordinateur du projet de service sanitaire. Dans tous les cas, la mise en place du service sanitaire va demander une réorganisation de l’enseignement. »

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