Une nouvelle présidente pour trois ans - Objectif Soins & Management n° 0292 du 17/04/2023 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0292 du 17/04/2023

 

Santé publique France

ACTUALITÉS

Anne Lise Favier

  

Le Dr Caroline Semaille a été nommée directrice générale de Santé publique France. Elle succède au Pr Geneviève Chêne qui avait quitté l'institution en octobre dernier. L’intérim avait jusqu’alors été assuré par Marie-Anne Jacquet.

C’est par un décret du Président de la République publié le 23 février 2023 que le Dr Caroline Semaille a été nommée à la tête de Santé publique France (SPF). Auparavant directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), cette épidémiologiste connaît bien le secteur des agences sanitaires puisqu’elle avait déjà occupé un poste de médecin épidémiologiste au sein de l’Institut de veille sanitaire (InVS), une des entités qui a été regroupée au sein de SPF, au début des années 2000. Praticien hospitalier, médecin de santé publique, le Dr Caroline Semaille est une spécialiste des maladies infectieuses. « Auteure de nombreuses publications, elle exerce depuis plus de 20 ans au sein des agences sanitaires françaises », fait savoir SPF dans un communiqué. C’est au sein de certaines de ces agences qu’elle a acquis une expérience en matière de gestion de crise, de politique de santé, de démocratie sanitaire ainsi que dans le management et la gestion d’établissements publics dans le domaine de la santé et de l’environnement.

Expériences en agence

En effet, après quinze ans d’activité clinique, elle rejoint l’InVS en 2000 en tant que médecin épidémiologiste au sein du programme EuroHIV, puis prend la direction de l’unité VIH/Sida, Infections sexuellement transmissibles et Hépatites, au sein de l’institut : « Pendant dix ans, j’ai animé une équipe à la croisée de la surveillance et de la recherche, développé des systèmes de surveillance innovants et mis en place des enquêtes auprès de populations vulnérables – je pense en particulier aux usagers de drogue ou à la population carcérale. Je suis très attachée à cette approche populationnelle », a-t-elle rappelé lors de son audition à l’Assemblée nationale en vue de sa nomination au poste de direction de SPF.

Membre du Haut Conseil de santé publique (HCSP) de 2013 à 2019 au sein duquel elle participe à des groupes de travail sur le virus Ebola et sur l’utilisation de la primaquine dans le cadre du paludisme, elle travaille également à la Commission nationale de la déontologie et des alertes de santé publique et d’environnement. Elle rejoint l’ANSM fin 2013 en tant que directrice produit. À la tête d’une équipe pluridisciplinaire, elle participe en 2018 à définir les conditions de réussite d’une politique vaccinale chez les nourrissons. En 2019, elle est nommée directrice générale déléguée à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mandat au cours duquel elle dirige une équipe chargée de l’évaluation des produits phytopharmaceutiques biocides : « Les dossiers que je traitais mêlaient intimement santé publique, santé animale et santé environnementale », a-t-elle justifié lors de son audition. En pleine crise sanitaire, elle retrouve l'ANSM en 2021 en tant que directrice générale adjointe où elle a, entre autres, à gérer les enjeux liés à l’évaluation et la surveillance des vaccins et des traitements contre le Covid-19.

Gestion de crise

Confrontée à plusieurs crises sanitaires au cours de sa carrière (Sras en 2003, grippe H1N1 en 2008, MersCoV en 2013, Ebola en 2014 et Covid-19), Caroline Semaille entend, au sein de SPF, « poursuivre son engagement au service de l’intérêt général » : « C’est l’agence qui surveille et décrit la santé de 67 millions de Français ; elle identifie les risques qui la menacent ; elle accompagne les Français par des actions de prévention et de promotion de la santé afin d’agir sur les déterminants de la santé ; elle éclaire les décideurs et apporte son expertise, y compris aux autres institutions ; elle produit et met à disposition des données de santé robustes ». En tant que directrice générale de SPF, elle souhaite « assumer pleinement » les missions qui lui incombent : « éclairer la décision publique et le citoyen sur la base d’expertises et de dispositifs fondés scientifiquement et contribuer au développement d’environnements favorables à la santé de tous ». Elle pourrait avoir à s’atteler à la création d’une direction de crise voulue par le ministre de la Santé (pour rappel, c’est SPF qui gère la réserve sanitaire et la question des stocks stratégiques) et veiller à développer des actions en matière de prévention et promotion de la santé, deux axes de travail sur lesquels son expérience antérieure pourrait lui être largement profitable.

Caroline Semaille a été nommée pour une durée de trois ans, renouvelable une fois.