LES FONCTIONNAIRES PLUTÔT À DROITE | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 379 du 01/02/2017

 

PRÉSIDENTIELLE

ACTUALITÉS

FOCUS

Sandra Mignot  

Marine Le Pen et François Fillon sont en tête des intentions de vote des agents de la fonction publique hospitalière. Aucun scénario n’envisage la présence d’un représentant de la gauche au second tour.

En décembre, Marine Le Pen réunissait entre 21,5 % et 22 % des intentions de vote des agents de la fonction publique hospitalière (FPH), selon la présence ou non de François Bayrou dans la course, révèlent les résultats de la neuvième vague de l’étude sur le vote des fonctionnaires réalisée par le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof)(1). Un peu moins qu’en mai. « La droitisation de l’électorat fonctionnaire n’a pas été freinée par l’élection de François Fillon lors de la primaire de la droite et du centre, malgré ses propositions concernant la réforme de la fonction publique ou de la Sécurité sociale », observe Luc Rouban, sociologue au Cevipof.

Revers pour les socialistes

La présidente du Front national serait donc au coude à coude avec François Fillon pour accéder au second tour de l’élection présidentielle. La place de troisième homme étant disputée par Emmanuel Macron (15, 7 % à 17,4 %) et Jean-Luc Mélenchon (15,5 % à 16,8 %). « Sans François Bayrou dans la course, Manuel Valls(2) arrive en cinquième position dans la FPH, ce qui peut constituer une certaine évaluation de la politique sanitaire menée depuis 2012 », analyse Luc Rouban. Dans tous les cas, Marine Le Pen obtient ses meilleurs scores dans la FPH, en comparaison avec les autres secteurs de la fonction publique. Les agents des catégories B (21,3 à 22,4 %) et C (26,4 à 27,6 %) sont en outre plus nombreux, toutes fonctions publiques confondues, à voter pour l’extrême droite que la catégorie A (10,7 à 11,3 %). L’enquête situe les électeurs qui travaillent pour la FPH dans la moyenne de l’électorat national, dont 22 à 22,8 % pourraient voter pour Marine Le Pen. Lors du scrutin de 2012, la FPH avait octroyé 19 % à la présidente frontiste (contre 17,9 % à l’échelon national).

1- Cette étude est l’un des volets de l’« Enquête électorale française » menée par le Cevipof de novembre 2015 à juin 2017 (www.cevipof.com).

2- Sondage réalisé avant la primaire de la gauche. En population générale, une hypothèse retenant la sélection d’Arnaud Montebourg ferait perdre de nombreuses voix au candidat PS parmi les électeurs de la fonction publique.