La coordination en actions - L'Infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016

 

MODES D’EXERCICE

Actualité

Sandra Mignot  

TÉMOIGNAGE > Il a fondé un réseau, une maison de santé et un pôle santé social. Une riche expérience présentée lors du Salon infirmier.

La pérennisation des financements des maisons de santé est acquise, demain ce sera peut-être le cas de ceux des Paerpa (Personnes âgées en risque de perte d’autonomie), c’est une sacrée réussite et beaucoup de boulot », observe Pascal Chauvet, infirmier libéral en Charente-Maritime, président de la Fédération régionale des réseaux, maisons et pôle de santé (Fremapose) et vice-président de la Fédération française des maisons et pôles de santé. Au Salon infirmier, fin mai, le professionnel a plaidé activement pour l’exercice coordonné des professionnels de santé, une pratique qu’il connaît bien pour avoir fondé un réseau, un pôle santé social et créé une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP).

Distribution de seringues

« Avec la perspective de la désertification médicale, le développement des maladies chroniques, le vieillissement de la population, nous devons repenser nos modes d’exercices et innover », poursuit l’Idel aux multiples casquettes. Première étape historique dans son parcours : le travail en réseau de santé. « La particularité des réseaux, c’est qu’on a pu y offrir des prestations dérogatoires, en allant parfois plus loin que le soin et en faisant appel à d’autres acteurs que ceux du monde sanitaire. » Ainsi, le réseau VIH17 qu’il initie en 1995 a-t-il mis en œuvre une distribution de seringues par l’intérmédiaire d’anciens toxicomanes, grâce au financement d’une collectivité locale. Plus tard, l’association Relanse (Réseau local Aulnay-Néré de santé), destinée à la population générale, permet l’association de professionnels du social et de la santé, avec le financement de l’intervention d’une ergothérapeute, d’une diététicienne et même d’une psychologue en milieu rural. « Le réseau prenait en charge cinq séances et cela a été une réussite totale, puisque la psychologue a pu ensuite créer une activité libérale sur notre zone. » La professionnelle est aujourd’hui installée dans une maison de santé pluridisciplinaire, fondée en 2009. Le réseau Relanse a, depuis, été transformé en Réseau gérontologique des Vals-de-Saintonge (RGVS).

Le RGVS, la MSP et d’autres partenaires sociaux et médico-sociaux sont à présent réunis sur un même site, le Pôle santé social. « Dans toutes ces expériences, chacun reste dans son statut, précise Pascal Chauvet. La MSP ne salarie pas les Idels par exemple, simplement certaines actions sont financées en dehors de notre activité, comme les temps de réunion, les prestations dérogatoires de la diététicienne ou d’un ergothérapeute. »

De nouvelles MSP

En 2010, Fremapose, incluant Clic (Centres locaux d’information et de coordination) et Maia (Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer), est créée. Elle permet le développement d’un logiciel de partage des données et d’une messagerie sécurisée, grâce à un financement de l’Agence régionale de santé, et de nouvelles MSP (la région dispose de cinquante de ces structures et en projette cinquante supplémentaires), l’organisation de séminaires d’échanges, etc. « En France, 10 % des professionnels de santé libéraux travaillent en maisons de santé, mais c’est le cas de 20 % de ceux qui exercent en zone rurale, observe Pascal Chauvet. Avec un objectif fixé en France de 1 400 MSP pour fin 2018, c’est l’avenir. »