Simulation numérique : l’Abass fait le plein - Objectif Soins & Management n° 0290 du 08/12/2022 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0290 du 08/12/2022

 

e-Formation

ACTUALITÉS

Claire Pourprix

  

L’Association bourguignonne des acteurs de la simulation en santé (Abass) a organisé sa 17e Journée sur le thème de « La simulation numérique » à Beaune le 25 novembre dernier. Au programme : démonstrations, exposés et retours d’expériences.

Salle comble au Palais des congrès de Beaune. En ce dernier vendredi de novembre, quelque 350 participants ont répondu présents à l’invitation de l’Abass pour échanger sur le thème de la simulation numérique : de nombreux cadres de santé, infirmiers, infirmiers anesthésistes, médecins, étudiants cadres, quelques sages-femmes, puéricultrices, aides-soignants, mais aussi des pompiers, psychologues et professeurs d’université.

Créée en 2013, l’Abass a fait de ces journées un rendez-vous attendu des professionnels de santé. En novembre, sur une thématique approfondie, en avril sur des communications libres. Le réseau associatif est constitué d’acteurs pluridisciplinaires : « Nous nous sommes réunis entre amis de centres hospitaliers périphériques et d’Ifsi en Bourgogne pour regrouper nos ressources, créer un réseau, des liens. Nous n’avons pas vocation à refaire ce que font les sociétés savantes. Depuis notre création nous essayons d’anticiper les sujets qui montent, nous allons chercher des pointures dans leur domaine qui viennent exposer gracieusement leurs connaissances, que nous couplons avec des retours d’expériences », explique Arnaud Barras, vice-président, cadre supérieur de santé, adjoint à la direction de l’Ifsi du Chalonnais à Chalon-sur-Saône, formateur en simulation et vice-président du Cefiec national.

Le numérique, un incontournable de la formation

La simulation numérique s’est imposée cette année comme un thème évident. « Le numérique est de plus en plus présent dans notre environnement, et depuis la pandémie de Covid-19, il s’impose comme une norme de formation. Il prend une grande place en simulation pleine échelle ou haute-fidélité. Les bonnes pratiques ne sont pas encore bien cadrées et il nous a semblé intéressant de faire l’inventaire de ce qui se pratique, de donner des billes aux professionnels qui souhaitent intégrer le numérique dans leur centre de formation », précise Frédéric Lepetit, président de l’Abass, infirmier anesthésiste au CH de Semur-en-Auxois, formateur en simulation, responsable des formations par simulation au sein de son CH et membre du conseil d’administration de la Société francophone de simulation en santé (SoFraSimS).

Si l’on manque encore de maturité en matière d’usage des outils de simulation numérique, les professionnels s’accordent pour reconnaître l’intérêt de cette solution qui permet un auto-apprentissage, en présentiel comme en distanciel, peut répondre au problème de manque de formateurs ou d’accès à des centres de simulation. Réalité virtuelle, vidéo-simulation, jeux sérieux… La panoplie d’outils est large et plusieurs présentations ont porté sur des applications concrètes.

Des applications concrètes et performantes

Antonia Blanié, directrice adjointe du centre de simulation LabForSIMS (faculté de médecine de Paris-Saclay) et présidente du comité pédagogique de la SoFraSimS, a montré que l’utilisation des jeux vidéo se traduit par une motivation et une satisfaction plus importantes qu’en situation de formation traditionnelle, ce qui laisse penser que la rétention le sera aussi. Toutefois, des études manquent encore pour valider cette hypothèse. Dans tous les cas, « Il ne faut pas que la technologie soit un gadget mais il faut un intérêt pédagogique pour bien l’intégrer à nos formations », souligne-t-elle.

Guillaume Decormeille, infirmier-PhDc en psychologie cognitive chez Simforhealth, a exposé les facteurs individuels qui influencent l’apprentissage chez les étudiants en santé. Il a rappelé les facteurs d’efficacité de l’apprentissage – connaissances antérieures, sentiment d’efficacité personnelle, auto-détermination, intérêt situationnel, demande d’aides, jugement de confiance, stratégie d’apprentissage, auxquels s’ajoute l’acceptabilité de la nouvelle technologie –, les avantages d’un simulateur numérique, et souligné les biais qui peuvent impacter la qualité de l’expérience de l’apprenant (modalités d’usage, parcours de l’étudiant, âge, météo…).

Autre exemple, l’équipe pédagogique de l’Ifsi du Chalonnais a présenté une expérience d’apprentissage par la réalité virtuelle. Étude approfondie à l’appui, elle a démontré la pertinence d’une solution de simulation numérique dans le cadre de la formation à la transfusion sanguine s’appuyant sur la formation par des pairs – transposable à d’autres activités pédagogiques –, tant pour les apprenants que pour l’organisation de l’Ifsi.

Pour clore la journée, rendez-vous a été pris le 24 novembre 2023. Pour les 10 ans de l’Abass, la journée portera sur la simulation hier, aujourd’hui et demain.