L'infirmière Magazine n° 346 du 01/06/2014

 

ACTUALITÉ

CHRONIQUE

FRÉDÉRIC LAUNAY  

Pour décrocher le diplôme d’État 2014, quelque 30 000 jeunes infirmières ont dû remettre un mémoire de fin d’études. Les « meilleurs » seront récompensés (1), certains seront accessibles en ligne.

Dans chaque mémoire, figurent les références bibliographiques sur lesquelles les étudiantes se sont appuyées et dont la qualité conditionne la maîtrise du sujet.

De même, des infirmières déjà diplômées décrochent chaque année des diplômes universitaires (DU), poursuivent vers des masters ou des doctorats qui exigent des revues de littérature plus complètes encore. Qu’elles s’appuient sur des travaux existants pour approfondir leurs connaissances ou en produire de nouvelles, toutes ces professionnelles – novices ou expertes – contribuent à nourrir le corpus théorique dont une profession a besoin pour construire et affirmer son identité et ses compétences. Malheureusement, la plupart des étudiantes en formation initiale peinent à trouver une bibliographie pertinente, malgré les conseils avisés de leurs enseignants et des documentalistes. Problème de méthode, dit-on… Peut-être. Mais, s’agit-il seulement de cela ?

Certains centres de documentation d’Ifsi ne disposent pas, eux-mêmes, des mémoires produits par leurs étudiantes ; les collaborations avec les bibliothèques universitaires sont parfois inexistantes. Surtout, les réflexions les plus élaborées, les écrits les plus documentés alimentent les bibliothèques d’autres filières universitaires. Combien de mémoires de DU, de masters ou de thèses produits par des infirmières se trouvent-ils ainsi dispersés sur les étagères des facultés de Sciences de l’éducation, de Santé publique, de Sociologie, de Philosophie… et restent inexploités en formation initiale ? Renforcer une discipline, c’est aussi rassembler et faciliter l’accès à ces écrits disséminés, d’une richesse insoupçonnée.

1- La fondation MACSF ou encore le Comité d’entente infirmières et cadres (Cefiec) récompensent des mémoires et des thèses de professionnels de santé.