L'infirmière Libérale Magazine n° 363 du 01/11/2019

 

TIERS PAYANT

ACTUALITÉ

L. M.  

Sept syndicats de professionnels de santé libéraux, dont la Fédération nationale des infirmiers (FNI), appellent à l’ouverture d’un conventionnement collectif avec les complémentaires, via leur concentrateur Paymed.

En réponse à la généralisation du tiers payant et au regroupement des complémentaires santé au sein de l’association Inter-AMC, sept syndicats de professionnels de santé libéraux(1) proposent leur propre solution, Paymed. Celle-ci est présentée comme une alternative sécurisée de dispense d’avance de frais et de gestion des honoraires, conçue et pilotée avec et pour les professionnels de santé libéraux. D’ailleurs, les sept syndicats en sont actionnaires, tout comme leur partenaire technique Résopharma - organisme concentrateur technique des pharmaciens d’officine qui a servi de modèle - et le Crédit Agricole, organisme bancaire qui assure l’avance des paiements. Car l’un des engagements de Paymed est la garantie du remboursement des actes à J + 6. Autre avantage : Paymed étant un concentrateur, le professionnel de santé n’a à émettre qu’une seule facture, l’outil assurant l’éclatement entre la part obligatoire et la part complémentaire. Cette solution a un coût : entre 35 et 60 euros par mois en fonction du nombre de feuilles de soins à traiter. « Certains professionnels de santé passent des après-midi entiers à contacter des complémentaires pour se faire rembourser des soins, rappelle Daniel Guillerm, président de la FNI. Le retour sur investissement va être rapide. »

Un arbitrage politique

Pourquoi cette solution ? Les représentants syndicaux dénoncent l’obligation actuelle, pour les professionnels de santé, de contractualiser individuellement avec chacune des complémentaires, complexifiant les échanges. « Les professionnels de santé ne peuvent pas rester seuls face à l’Inter-AMC, déclare Daniel Guillerm. Cela contrevient à deux principes fondamentaux : la liberté d’exercice et l’attachement des syndicats au conventionnement collectif. » Une vingtaine de mutuelles ont pour le moment accepté d’intégrer le concentrateur Paymed à leur système. Mais pour que l’outil soit opérationnel, il manque toujours une contractualisation collective, ce cadre national négocié « permettant de garantir la liberté d’exercice du professionnel de santé ». « Nous avons alerté les pouvoirs publics quant à notre volonté d’avoir un conventionnement collectif, rapporte Daniel Guillerm. L’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémentaire (Unocam) n’y est pas très disposée, c’est pourquoi nous recherchons un arbitrage politique. » Les éditeurs de logiciels doivent également tenir compte de cette évolution et intégrer Paymed dans leur interface. Enfin, la mise en place d’un système pérenne nécessitera que l’Assurance maladie participe aux discussions.

(1) Fédération nationale des infirmiers (FNI)c Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ; Syndicat des biologistes (SDB) ; Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) ; Confédération nationale des syndicats médicaux français (CSMF) ; Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) ; Syndicat des médecins libéraux (SML).