« Panser » le lien en santé mentale - Objectif Soins & Management n° 0298 du 12/03/2024 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0298 du 12/03/2024

 

DOSSIER

Yannick Moszyk

  

Nous portons tous en nous les traces de nombreux liens archaïques, qui nous ancrent chaque jour dans nos actions ou nos lectures des situations. Ces liens font référence à nos premières éducations et expériences ou au début d’une relation marquante et, à chaque fois, ces empreintes témoignent de ce que nous avons alors appris de ces rencontres, qui teintent encore et pour toujours notre rapport au monde.

Qu’ils soient affectifs, éducatifs, formatifs, managériaux ou encore thérapeutiques, les nombreux liens qui se poursuivent au travers d’autres liens, plus originels, révèlent une réalité : celle de pouvoir être avec l’autre pour le reconnaître et cheminer avec lui dans ce qu’il a à vivre.

Par une parole, un soutien, une aide, un accompagnement managérial, le lien se manifeste au quotidien par l’attention et la considération. C’est pourquoi, face au risque de déliaison et aux conjonctures malmenantes, il apparaît essentiel de retrouver la capacité d’être en lien, d’abord avec soi et ses valeurs, mais aussi avec ces autres que nous croisons chaque jour dans les métiers du soin et ailleurs.

Revenir sur cette mise en lien constitue une mise en sens des éprouvés, des interrogations voire des conflits sociocognitifs qui peuvent se réactiver dans l’actualisation des situations de soin ou managériales. Ainsi, favoriser la réflexion sur une thématique spécifique autour de la notion de lien peut permettre de se recontacter à soi et aux autres. Par leur retranscription de leurs actions et élaborations, les « metteurs en lien » qui ont contribué à ce numéro font ainsi se rapprocher entre eux les êtres humains, qu’ils soient patients, étudiants ou soignants, dont ils ont la responsabilité. Pour eux et pour les lecteurs d’Objectif Soins & Management, ils montrent comment ils tiennent parole dans la relation et de quelle manière ils apportent du soin à la relation qu’ils tissent chaque jour avec les personnes qu’ils accompagnent. Ces « faiseurs d’interférences », en soi et entre les autres, sont en somme des rassembleurs dont l’unique dessein reste la transmission pour l’individu qu’ils placent au centre de leurs actions.