Mieux accompagner les personnes handicapées vieillissantes - Objectif Soins & Management n° 0295 du 12/10/2023 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0295 du 12/10/2023

 

ACTUALITÉS

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Dans un rapport publié le 13 septembre 2023, la Cour des comptes alerte sur les manquements de l’accompagnement des personnes handicapées vieillissantes. Elle constate que « Les chances de bien vieillir sont (…) plus réduites pour les personnes en situation de handicap vieillissantes que pour la population générale ». Alors que 90 % de ces personnes vieillissent chez elles, elle préconise d’ouvrir à domicile 83 000 places de services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés et 36 000 places de services d'accompagnement à la vie sociale. Le coût annuel de ces mesures est estimé à 1,2 milliard d'euros. Une somme à relativiser car « dans certaines situations, un accompagnement relativement léger, intervenant au moment adéquat, limiterait l'impact sur les finances publiques de prises en charge plus lourdes de situations dégradées. »

La Cour des comptes souligne aussi l'importance de faire évoluer les moyens dédiés aux Ehpad, qui accueillent la majeure partie de ce public mais dont le modèle financier n’est pas adapté à cette prise en charge.

Hospimedia, 13 septembre 2023.

Dans ce quatrième épisode de « Santé-vous légitimes », une série de podcasts de l’AH-HP visant à donner envie aux femmes d’occuper des postes à responsabilité, la parole est donnée à Najat Benarab, directrice des soins à l’hôpital Antoine-Béclère, sur le thème « Vivre ses engagements ». L’infirmière de formation revient sur les étapes clés de son parcours de soignante et sa vision de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Issue d’un milieu modeste, elle évoque les situations de sexisme et de racisme qu’elle a rencontrées. Son choix de ne pas avoir d’enfant pour s’épanouir professionnellement. L’importance du soutien de sa hiérarchie dans ses prises de fonction et son quotidien. Najat Benarab livre aussi des conseils aux jeunes femmes qui hésitent à prendre des responsabilités : trouver les bonnes clés pour avancer, et ne pas penser que, parce qu’on est une femme, on ne peut pas y parvenir.

https://www.aphp.fr/patient-public/sante-vous-legitimes-le-podcast-qui-met-en-lumiere-les-femmes-de-lap-hp-aux-parcours

Cynthia Fleury, fondatrice de la première chaire de philosophie à l’hôpital, a récemment publié La Clinique de la dignité (Éditions du Seuil). Pour elle, le fait que les institutions garantes des droits et de la dignité des personnes, comme l’hôpital, se trouvent en première ligne dans les dénonciations, n’est pas un hasard : « Depuis la fin du XXe siècle que l’on détricote consciencieusement le fonctionnement de nos services publics, nos sociétés sont devenues des fabriques systémiques de nouvelles formes de situations indignes. Les soignants, les magistrats, les travailleurs sociaux, les gardiens de prison sont nombreux à dire « ne plus pouvoir faire leur métier dignement ». » Pour la philosophe, une politique de la dignité « consiste à réhabiliter le soin des autres et des choses en renforçant l’attention que l’on y porte collectivement et ce, jusqu’à la question fatidique de la mort. Il s’agit d’humaniser ces tâches difficiles, de valoriser le temps que l’on y passe, la qualité de la présence et de la relation, toutes ces « capacités » aujourd’hui invisibilisées en politique. Il s’agit aussi de mutualiser ce fardeau, car c’est un enjeu politique et culturel qui concerne l’ensemble de la société. »

Le Monde, 29 août 2023.

Dans une tribune, Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée, rappelle le rôle essentiel joué par les établissements privés en France, et leur complémentarité avec l’hôpital public. En réaction aux augmentations salariales consenties par le gouvernement pour les hôpitaux publics, il souligne que les acteurs privés ne sont pas libres financièrement : « Les hôpitaux privés ne fixent pas leurs tarifs : nos tarifs sont régulés et fixés par le ministère de la Santé. » Il revient sur l’idée répandue que les acteurs privés disposent des ressources financières nécessaires pour faire face à la crise. « Les hôpitaux privés n'ont pas de marge de manœuvre financière : un tiers sont déficitaires et ce taux sera majoritaire dès 2023, quand le taux de résultat moyen est en-deçà de 1 %, ce qui ne permet plus d'investir, alerte-t-il. Et contrairement au public, nous ne disposons pas de l'assurance d'être sauvés par le gouvernement. »

Les Echos, 14 septembre 2023.