Priorités du gouvernement : quoi de neuf côté santé ? - Objectif Soins & Management n° 0293 du 01/06/2023 | Espace Infirmier
 

OBJECTIF SOINS n° 0293 du 01/06/2023

 

politique de santé

ACTUALITÉS

Claire Pourprix

  

Élisabeth Borne a présenté la feuille de route du gouvernement pour les prochaines années, issue d’une large consultation auprès des forces politiques, des groupes parlementaires, des élus locaux et des partenaires sociaux. Zoom sur les priorités en matière de santé.

« Les priorités du gouvernement pour une France plus indépendante et plus juste », la nouvelle feuille de route de l’exécutif, détaille l’action gouvernementale ainsi que l’agenda législatif autour de quatre axes : atteindre le plein emploi et réindustrialiser la France, planifier et accélérer la transition écologique, bâtir de nouveaux progrès et refonder nos services publics, enfin renforcer l’ordre républicain et encourager l’engagement.

Avec cette feuille de route, le gouvernement s’est fixé trois objectifs : « agir vite, au service des Français », prolonger les engagements et le travail entrepris depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron, en 2017, le tout en faisant appel à la « co-construction, au dialogue et à la concertation ».

La priorité « bâtir de nouveaux progrès et refonder nos services publics » comprend plusieurs chantiers spécifiquement dédiés à la santé.

Projets à 3 mois

La feuille de route vise à « trouver des solutions pour améliorer l’accès aux soins ». Pour cela, quatre pistes sont évoquées : la co-construction des évolutions organisationnelles dans le cadre des conseils nationaux de la refondation (CNR) territoriaux ; la publication du règlement arbitral pour la fixation des tarifs par l’Assurance maladie sur les actes des médecins de ville ; le renforcement des leviers pour la coopération entre professionnels et la délégation de tâches, pour des consultations avancées des professionnels dans des zones sous-dotées, pour un investissement collectif dans les gardes de nuit et de week-end, pour mieux répartir les ressources sur le territoire ; enfin le déploiement d’un plan pour permettre aux 600 000 patients en affection de longue durée qui n’ont pas de médecin traitant d’en  disposer.
Pour « améliorer l’attractivité de l’hôpital et rapprocher la prise de décision du terrain », le gouvernement veut accélérer le déploiement des mesures de soutien à l’hôpital public ; faire du service le lieu où se prennent les décisions du quotidien et créer des binômes soignants/administration pour médicaliser les prises de décision.
Dans le domaine de la petite-enfance, il table sur la conclusion d’ici l’été des assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, en vue d’améliorer l’attractivité des métiers relatifs à la santé de l’enfant et l’organisation de l’offre de soins, améliorer la prise en charge globale des enfants et réduire les inégalités de santé.

Chantiers pour la rentrée 2023

Dans le domaine de l’accès aux soins, la feuille de route prévoit un plan de recrutement et de fidélisation des métiers du sanitaire, du médicosocial et du social, avec l’augmentation des places d’infirmières dans les instituts de formation ; la poursuite des lectures parlementaires de la proposition de loi relative à la santé et aux territoires pour renforcer les dispositifs de meilleur accès aux soins sur les territoires ; le développement de la prévention (vaccination contre le papillomavirus dans les classes de 5e, nouveau plan anti-tabac) ; la création d’une nouvelle année de professionnalisation (4e année) pour renforcer l’attractivité de la médecine générale.
Le document mentionne aussi l’adoption de la proposition de loi « bien vieillir », l’élaboration d’une stratégie décennale sur les soins palliatifs et d’un projet de loi « fin de vie ».

Perspectives pour la rentrée 2024

La feuille de route affirme l’ambition de « mettre en œuvre les changements profonds de l’hôpital » par la poursuite des actions engagées en 2023 pour désengorger les urgences (généralisation des services d’accès aux soins, développement de nouvelles pratiques telles que les Smur paramédicaux, fonctionnement territorialisé), la réforme de la tarification à l’activité et la valorisation des paiements aux missions et aux parcours.
En matière de santé des femmes, le gouvernement s’engage à mieux les accompagner à la suite d’une fausse couche et à renforcer la politique de lutte contre la précarité menstruelle.
Dernier point : accélérer le virage de la prévention, notamment en matière d’obésité chez les enfants et de dépistage de la drépanocytose.

À noter : le baromètre des politiques prioritaires permet de suivre évolution des données publiques au plan national, par région ou département : https://www.gouvernement.fr/politiques-prioritaires