OBJECTIF SOINS n° 0283 du 14/10/2021

 

Fin de vie

ACTUALITÉS

 Anne Lise Favier  

Le congrès de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) s’est tenu du 22 au 24 septembre à Valenciennes. L’occasion pour les acteurs du terrain de réfléchir au chemin parcouru et aux défis à venir : le Dr Claire Fourcade, présidente de la Sfap, a clairement énoncé qu’elle sentait que le débat de la fin de vie allait revenir sur le devant de la scène avec l’approche de l’élection présidentielle. Et la Sfap fera, promet-elle, « tout son possible, et par tous les moyens qu’elle jugera utiles, pour peser dans les débats pour parvenir au compromis le plus acceptable et pour protéger les soignants, les équipes et la créativité sans limite des soins palliatifs ». « Les soins palliatifs ne disparaîtront pas », a-t-elle asséné, indiquant qu’elle se battrait pour que ceux-ci continuent de se développer pour offrir à tous de vivre jusqu’au bout dans la dignité. Pour autant, des disparités existent : selon leur lieu de résidence, les Français en fin de vie n’ont pas le même accès aux structures d’accompagnement et la loi Claeys-Leonetti reste mal connue et mal appliquée.

C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a détaillé le 5e Plan national 2021-2024 pour les soins palliatifs avec une enveloppe de 171 millions d’euros. Ce plan s’articule selon trois priorités : favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie, conforter l’expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche et enfin en définissant des parcours de soins gradués et de proximité en amplifiant l’offre hospitalière de soins palliatifs.

Débats… et évolutions ?

Pour le Gouvernement, l’objectif est clair : « Plus un seul département ne devra être dépourvu de structures palliatives à l’horizon 2024 ». Lors du congrès de la Sfap, une petite phrase du ministre semble néanmoins avoir relancé le débat de la fin de vie : « Les soins palliatifs sont indispensables à notre système de santé. Ils sont également le socle à partir duquel il est possible de réfléchir sereinement aux questions légitimes d’évolution qui se posent à notre société, jusqu’aux questions qui apparaissent légitimes pour certains et inquiétantes pour d’autres ». De quoi nourrir les interrogations. Dans le même temps, Christophe Castaner, président des députés de la majorité présidentielle, a indiqué dans le journal Aujourd’hui en France que le sujet de la fin de vie « doit être débattu, porté, lors de notre campagne pour 2022. Et ensuite, si nous sommes réélus, il faudra que l’on fasse évoluer la législation. La loi Claeys-Leonetti ne suffit pas. Il faut aller plus loin ». Ce qui ne fait que confirmer ce que la présidente de la Sfap pressentait. Le débat sur la fin de vie rythmera la campagne de la prochaine élection présidentielle.