Formation, exercice… une feuille de route en 22 points - Objectif Soins & Management n° 244 du 01/03/2016 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 244 du 01/03/2016

 

Actualités

Sandra Mignot  

Conférence de santé À l’issue de la journée de clôture de la Grande Conférence de santé, le jeudi 11 février, le Premier ministre Manuel Valls a présenté une feuille de route en 22 points pour l’amélioration de la formation et de l’exercice des professions de santé.

Onze mois après le lancement de la concertation et 58 contributions plus tard*, la Grande Conférence de santé a été clôturée le 11 février dernier. À l’issue des derniers échanges entre professionnels de santé, syndicats, fédérations, ordres et autres associations de patients, le gouvernement a proposé une feuille de route pour les deux prochaines années.

Formation

Le Premier ministre entend rapprocher davantage les instituts de formation paramédicaux de l’université. Il s’agit de favoriser les passerelles entre cursus (à compter de 2017, un accès aux deuxième et troisième années des études médicales est envisagé pour les diplômés du secteur paramédical) et de proposer un alignement réel des prestations sociales sur la base de celles offertes aux étudiants universitaires. Manuel Valls a proposé la création d’interactions entre « futurs professions tout au long de la formation initiale », sous la forme par exemple de « rendez-vous pratiques autour de cas cliniques ». « Cela permettra aux étudiants de réfléchir ensemble aux manières d’optimiser le parcours du patient, dans le secteur médical ou médico-social », a-t-il observé. Surtout, à moyen terme, ce rapprochement passerait par un transfert de l’encadrement pédagogique vers la faculté, afin de faire des formations paramédicales des formations universitaires à part entière.

Recherche

Pour Manuel Valls, qui a regretté le manque de publications françaises, les soignants doivent pouvoir accéder à la recherche « sans avoir à changer de voie ». Il souhaite donc favoriser l’accès des paramédicaux aux écoles doctorales en sciences de santé existantes, et encourager le développement de nouvelles écoles. La création d’un corps d’enseignants-chercheurs pour ces professions devrait intervenir dès 2017. Une disposition saluée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI).

Intégration universitaire

Satisfecit du côté des étudiants en ce qui concerne l’intégration universitaire et le renforcement des prestations sociales. « La Fage sera néanmoins vigilante quant au risque de régionalisation des formations, appelée par certains acteurs, et qui constitue un véritable facteur d’inégalité de formation ainsi qu’une fausse solution pour une régulation de la démographie des professionnels de santé. »

Pratiques avancées

Concernant les pratiques avancées, la constitution d’un groupe de travail est prévue pour 2016, associant les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche afin de définir, en six mois, les champs de développement de ces pratiques, les modalités d’exercice et de valorisation des pratiques avancées en ville et à l’hôpital, les conditions de mise en œuvre des formations concernées au sein des universités et le calibrage territorial des effectifs. L’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiants (ANPDE) s’est dite ravie de ces propositions, attendues depuis la dernière élection présidentielle. Les puériculteurs se montreront « néanmoins vigilants face au traitement de [leur] spécialité dont il n’est nullement fait mention dans la feuille de route… ». Le SNPI s’est montré plus critique, regrettant qu’aucune actualisation du décret d’acte infirmier ne soit annoncée et que les risques posés par l’augmentation de la charge de travail infirmier ne soient pas pris en considération.

* Parmi lesquelles celles de l’AEEIO-Unaibode, l’AFDS, l’ANPDE, l’Arsi, du CDS-CTPR (collège des directeurs des soins), du Cefiec, de l’Ehesp.