Le don du sang s’ouvre aux homosexuels - Objectif Soins & Management n° 241 du 01/12/2015 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 241 du 01/12/2015

 

Actualités

Claire Pourprix  

Réserve À compter du printemps 2016, les hommes homosexuels pourront donner leur sang à l’Établissement français du sang. Sous conditions…

Promesse tenue. Marisol Touraine, ministre de la Santé, a levé la présomption de séropositivité portée sur les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes et qui les excluait des donneurs de sang. Elle a fait passer un amendement au projet de loi de santé modifiant l’arrêté du 12 janvier 2009 fixant les critères de sélection des donneurs de sang, qui mentionne que « nul ne peut être exclu du don du sang en raison de son orientation sexuelle ». Cette disposition a été adoptée à l’unanimité et votée conforme par le Sénat. Toutefois, parce que « la sécurité ne se marchande pas », la ministre a précisé, le 4 novembre dernier, les conditions de don par les homosexuels. De fait… elles excluent nombre d’entre eux puisqu’ils doivent s’engager à ne pas avoir eu de rapport pendant une période de douze mois, afin de garantir le « même niveau de sécurité transfusionnelle que pour l’ensemble des donneurs actuels », a expliqué la ministre. Les homosexuels pourront donner leur plasma après une période d’abstinence de quatre mois ou s’ils n’ont eu qu’un seul partenaire.

Pour l’association SOS Homophobie, il s’agit d’une « avancée encore insuffisante ». Dans un communiqué, son président, Yohann Roszéwitch, dit en effet regretter « très fortement le maintien des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle. Cette évolution ne met pas fin à la stigmatisation des hommes gays et bisexuels et entretient ainsi l’homophobie et la biphobie ». L’association demandait un alignement des conditions de don, c’est-à-dire un ajournement de quatre mois pour tous les donneurs uniquement en cas de prises de risque.

En 2014, l’Établissement français du sang a récolté 2 845 622 dons (sang total, plasma et plaquettes), permettant de soigner un million de personnes.