Qu’on soit ou non professionnelle, le sujet de la santé reste une des priorités des femmes. C’est ce qui ressort, une fois de plus, du baromètre annuel du collectif Femmes de santé, présenté le 8 mars dernier, lors d’un événement organisé à PariSanté campus. Ce sondage a été réalisé en ligne par l’institut CSA en octobre 2023 auprès de 1001 femmes représentatives de la société française et 275 adhérentes du collectif qui promeut la place des femmes dans le monde de la santé. « Nous avons travaillé avec le collectif sur l’élaboration du questionnaire », a souligné Anne-Marie Pernet, directrice du département santé de l’institut de sondage.

Dans le détail, 83 % des femmes dans la société et 93 % des femmes du collectif jugent la santé de leur entourage comme un sujet prioritaire dans leur vie. Et quand il s’agit de leur propre santé, elles sont 77 % dans la société et seulement 66 % des femmes du collectif à le mettre en tête. « Pour les professionnelles de la santé, leur travail passe avant leur propre santé, remarque Anne-Marie Pernet.

Par ailleurs, selon que les femmes soient membres du collectif ou pas, les champs qui sont les plus impactés par leur état de santé ne sont pas tout à fait identiques. » En effet, les femmes du panel grand public citent dans l’ordre leur activité physique (22 %), leur vie quotidienne (19 %) et leur vie sociale (17 %) et les professionnelles, leur activité physique également (31 %) suivie, à parts égales, de leur sexualité et de leur vie professionnelle (29 %).

L’enquête révèle également des ressentis préoccupants. « Moins de trois femmes sur dix se sentent tout à fait informées sur la prévention, le dépistage, la fréquence des suivis et uniquement deux femmes sur dix sur l’évolution de la santé au cours de la vie », constate Anne-Marie Pernet.

Plus surprenant, la proportion de femmes se déclarant en bonne santé est très importante (87 % du panel grand public et 91 % du panel des femmes du collectif) alors qu’une majorité déclare également un problème de santé (pour respectivement 53 % et 65 %), lequel est même considéré comme grave ou moyennement grave (pour respectivement 29 % et 31 %). « Capacité de résilience ou déni : chacune a probablement ses raisons propres pour expliquer ce décalage », a commenté l’experte. La différence la plus marquée entre les femmes du panel et les professionnelles du collectif est le « manque de temps pour s’occuper de ses problèmes de santé » avancé par 8 % des premières et 28 % des secondes.

De façon étonnante, les professionnelles sont un peu plus nombreuses à ne pas trouver de médecin traitant (12 % versus 8 %). En outre, le manque de soignants en ville comme à l’hôpital est aujourd’hui considéré comme le premier motif de non-satisfaction de la prise en charge de la santé (pour respectivement 69 % du panel grand public et 56 % des femmes du collectif). Enfin, globalement, les deux tiers des membres du collectif considèrent que la société ne se préoccupe pas de la santé des femmes.