TOUS RÉUNIS POUR ÊTRE PLUS « HALPPY » ! - L'Infirmière Magazine n° 414 du 01/04/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 414 du 01/04/2020

 

SOUFFRANCE PSYCHIQUE

ACTUALITÉS

ÉTABLISSEMENTS

ANNE-GAËLLE MOULUN  

Depuis un an, l’équipe pluridisciplinaire de la maison « Halppy care », près de Lyon, prend en charge des enfants et adultes qui éprouvent une souffrance morale affectant leur comportement et leur quotidien. La maison vient de recevoir son 1000e patient.

Dans un espace de 650 m2, la maison Halppy care propose trois espaces thérapeutiques d’une douzaine de bureaux, une cuisine pédagogique, de nombreux espaces d’attente et de repos et un extérieur aménagé. Financée à hauteur de quatre millions d’euros par l’Association lyonnaise de prévoyance (ALP), la maison a ouvert ses portes l’an dernier, à Tassinla-Demi-Lune (69). Depuis, elle a accueilli un millier de patients, adultes ou enfants en souffrance psychique. Cette structure, unique en France, rassemble dans un cadre chaleureux psychologues, médecins, pédopsychiatres, orthophonistes, psychomotriciens, experts en éducation, IDE, art-thérapeutes… Lorenzo, 9 ans, vient deux fois par semaine chez Halppy care. Souf frant de phobie scolaire, il ne pouvait plus se rendre à l’école sans ressentir une forte angoisse. Dans cette maison, il est pris en charge par une psychologue et suit des cours de français avec des experts en éducation.

Grâce à cet accompagnement, il a pu retourner à l’école plus sereinement. Pour le Dr Olivier Revol, pédopsychiatre, chef du service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital femmemère-enfant de Lyon (HFME) et membre du comité scientifique d’Halppy care, « ce lieu a l’avantage de regrouper de nombreux professionnels de santé. Alors qu’à l’hôpital, les soignants sont débordés, d’où une errance médicale incroyable pour les patients. La maison Halppy care permet d’être réactif et de garantir un accueil de qualité. »

Objectif : plus de bien-être

« Cette maison est ouverte à tous, des très jeunes enfants aux adultes », complète Julie Beyssac, directrice de Halppy care. Lorsque le patient est reçu, souvent envoyé par l’école ou le médecin, un référent lui est attribué selon la problématique posée. « Nous nous penchons une heure sur ses difficultés puis nous organisons une réunion de coordination avec toute l’équipe. Nous imaginons le parcours le plus adapté, par exemple un suivi individuel en orthophonie ou en psychologie, ou des ateliers de groupes co-construits. Pour les enfants dys (dylexiques, dyspraxiques, dyscalculiques), nous proposons un atelier lecture avec une orthophoniste et un orthoptiste sous forme de karaoké, pour mettre du jeu dans le soin », détaille Julie Beyssac.

L’équipe inclut systématiquement un accompagnement parental, afin que les outils utilisés chez Halppy care puissent être importés au domicile. Elle se met également en relation avec les professeurs pour établir des stratégies à l’école, avec le CHU si nécessaire ou avec des soignants libéraux. « Ici, quand un patient vient nous voir, nous évaluons régulièrement son bien-être social, familial et à l’école. Nous souhaitons que les personnes soient mieux dans leur peau et dans leur vie », souligne Julie Beyssac.

En parallèle de ces prises en charge, Halppy care propose également des services pour les parents, avec sa division Halppy kids. « J’accompagne de jeunes parents dans la recherche de leur mode de garde, explique Claire Peillon, infirmière qui coordonne le projet. Nous essayons de privilégier les parents salariés qui reprennent une activité après l’arrivée d’un enfant. » Enfin, Halppy care forme les équipes des crèches à l’observation des enfants afin de détecter les troubles neuro-développementaux. « En cas de problème, elles peuvent solliciter une infirmière puéricultrice de la maison qui vient sur le terrain puis propose une orientation, par exemple dans la maison de Tassin », indique Claire Peillon.

EN PRATIQUE

Des motifs de consultation variés

Parmi les motifs de consultation : 21 % concernent des troubles dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.), 20 % des patients consultent pour du stress et de l’anxiété, 18 % sont des personnes à haut potentiel, 11 % viennent pour des troubles du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, 9 % pour des problèmes scolaires, 7 % pour phobie scolaire, 7 % pour des troubles du spectre de l’autisme, 2 % pour des troubles alimentaires, 2 % pour des problèmes d’oralité, 5 % pour d’autres troubles de l’humeur et 1 % pour d’autres phobies. Le prix d’une consultation est à partir de 65 € et le premier entretien d’une heure à partir de 75 €. Ensuite, un devis est établi selon la proposition de parcours. Si la famille éprouve des difficultés financières, une assistante sociale est à sa disposition pour trouver des solutions.