L'infirmière Magazine n° 328 du 01/09/2013

 

PUÉRICULTRICES

ACTUALITÉ

Mi-juillet, 200 soignantes ont manifesté devant le ministère pour la réingénierie de leur formation.

Brandissant des poupons, les puéricultrices ont bruyamment fêté les 30 ans de leur programme, le 13 juillet, devant le ministère de la Santé. La revendication de cette manifestation, organisée par l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE), porte sur l’évo­lution de l’exercice des infirmières spécialisées et sur la réforme de leur formation.

Une formation dont le programme est obsolète : il ne tient compte ni des nouvelles pathologies, ni de l’évolution de la cellule familiale, ni des techniques de prise en charge actuelles. Selon Élisa Guises, formatrice et vice-présidente de l’ANPDE, les centres de formation adaptent à leur manière ce programme trentenaire : « Il ne tient pas compte de ce qu’est la santé de l’enfant aujourd’hui. On pourrait presque prendre chaque ligne et dire qu’il faut soit l’enlever, soit la changer, soit la reformuler. Cela fait dix ans que nous attendons et dix ans qu’on nous fait comprendre que nous ne sommes pas une priorité. »

Un grade master

Les puéricultrices demandent que la durée de leur formation soit portée de deux à quatre semestres. Les représentants de l’ANDPE attendent de la part des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur une note de cadrage reconnaissant un grade master à la spécialité. Formatrices et étudiantes sont unanimes : un an de formation, cela n’est plus suffisant. Célia Debayle, étudiante puéricultrice, témoigne : « Nous sommes spécialistes des enfants, de la naissance à l’adolescence. Les études en un an, c’est trop condensé. »

Une autre revendication : la reconnaissance d’actes exclusifs. La consultation de puéricultrice, régulièrement pratiquée aussi bien en milieu hospitalier que libéral, en PMI ou en crèche, ne figure toujours pas dans la nomenclature. « Nous répondons à un besoin des familles, qui n’est ni reconnu ni valorisé », dit Sébastien Colson, président de l’ANDPE. Un président déçu par sa rencontre avec les représentants ministériels. La finalisation de la réingénierie dépendra d’un rapport des inspections générales des deux ministères, qui tarde à être remis. Et la reconnaissance d’actes exclusifs ne semble pas d’actualité. Tout au long de l’été, l’ANPDE a donc invité les quelque 17 000 puéricultrices de France à inonder les ministères de courriers résumant leurs revendications.