LES INFIRMIÈRES N’ONT PAS LE MORAL - L'Infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013

 

SONDAGE

ACTUALITÉ

L’enquête du SNPI sur l’état d’esprit des infirmières salariées, dévoilée fin janvier, fait état d’un profond mal-être au sein de la profession.

Les infirmières sont à la peine. Conséquence : leur moral est au plus bas. C’est ce que révèle la seconde enquête sur l’état d’esprit des salariées, menée par le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) auprès de 1 327 adhérentes. « Les sentiments négatifs prédominent » chez une majorité d’infirmières, qui ont fait part de leur colère (28 % des sondées), de leur inquiétude (22 %) ou de leur résignation (20 %). La motivation et l’espoir n’ont été cités que par 21 % et 9 %. Et 71 % d’entre elles envisagent de changer de métier.

Tassement des salaires

Les causes sont multiples. 69 % des adhérentes jugent que leur niveau de stress s’est accru. 47 % des sondées estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées. Seules 7 % ont vu évoluer positivement leur rémunération. « L’écart entre le Smic et le salaire d’une IDE débutante est passé de 1,7 à 1,3 depuis 1990 », commente le SNPI. Le passage en catégorie A n’a pas eu l’effet escompté sur les salaires, selon le syndicat. D’où un sentiment de manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics. Côté formation, le tableau est contrasté. 74 % des soignantes interrogées estiment que la reconnaissance du DE au grade de licence est un élément positif. Mais, 42 % pensent que leurs possibilités de formation continue sont moins bonnes qu’avant. « Les formations institutionnelles (sécurité, informatique, accréditation) se font aux dépens des formations d’enrichissement des pratiques ou d’actualisation des savoirs professionnels, affirme le SNPI. La pénurie empêche souvent, au dernier moment, de partir en formation, faute de remplacement. » La mise en route imminente du développement professionnel continu devrait y remédier.

1 – Enquête menée à l’occasion du Salon infirmier 2010 auprès de 303 infirmiers, constituant un échantillon représentatif de la profession. Le SNPI a posé les mêmes questions lors de sa première enquête, en 2011, et lors de cette dernière enquête.