LES « DESSOUS DU SOIN » EN PSYCHIATRIE - L'Infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 318 du 01/03/2013

 

RECHERCHE

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES … COLLOQUES

L’Association de recherche en soins infirmiers (Arsi) a présenté des travaux traitant de « l’informel en psychiatrie ».

« C’est la première fois qu’une recherche infirmière s’intéresse à l’activité réelle du soin infirmier en psychiatrie, ce que j’appelle les dessous ou la dimension cachée des soins », a lancé Jean-Paul Lanquetin, infirmier au CH Saint-Cyr (Rhône), venu présenter ses travaux de recherche lors des Journées d’études de l’Arsi, fin janvier, à Paris. À la différence du travail prescrit et saisi, l’activité réelle regroupe l’ensemble des soins informels, qui peuvent représenter jusqu’à 50 % de l’activité infirmière en psychiatrie, selon plusieurs études. Il s’agit, par exemple, de serrer la main d’un patient en détresse ou d’aller à la rencontre de malades au fumoir ou dans la salle de télévision.

Rôle propre

L’enjeu de cette recherche qualitative est, notamment, de montrer « la réalité de notre travail afin de valoriser la clinique infirmière », a développé Jean-Paul Lanquetin, qui travaille conjointement avec Sophie Tchukriel, du CH Le Vinatier (Rhône). Les deux infirmiers ont mené des enquêtes de terrain auprès d’équipes de soins d’unités d’hospitalisation temps plein de quatre établissements de la région Rhône-Alpes. Pour ce faire, plusieurs outils d’investigation ont été employés : des entretiens semi-dirigés avec les psychiatres, cadres de santé et infirmiers ainsi que des séquences d’observation des équipes pendant une semaine. L’étude, qui a duré près de cinq ans, a permis de caractériser 139 fonctions en lien avec les pratiques informelles et de recenser l’ensemble des initiatives qui relèvent du rôle propre infirmier en psychiatrie.