COOPÉRATIONS
ACTUALITÉ
DU CÔTÉ DES… COLLOQUES
Bien que lente, la mise en place des coopérations entre professionnels de santé pourrait bousculer les pratiques. Zoom sur un dossier prometteur, présenté à un colloque de l’Anap.
Conçues comme un outil pour accroître la « performance » du système sanitaire, les coopérations entre professionnels de santé
L’un d’eux, au Centre hospitalier sud-francilien (Essonne), porte sur la réalisation d’échographies transthoraciques par une infirmière en lieu et place d’un cardiologue. « Réalisation, mais pas interprétation, ni pose de diagnostic », tient à préciser Pascale Picaud, cadre supérieur de pôle. C’est à une infirmière de cardiologie que l’on doit l’idée : spécialiste en explorations fonctionnelles, passionnée par son métier, elle a mené des recherches pour parfaire ses connaissances. Après un DU, forte de ses nouveaux acquis et d’une entente « cordiale » avec les cardiologues, la soignante s’est mise à effectuer des échographies.
« Tout le monde y trouvait satisfaction, le patient également. Pourtant, on était bien dans le cas d’un exercice illégal de la pratique médicale », constate Pascale Picaud. Pour légaliser et officialiser cette situation, la Haute Autorité de santé a orienté l’équipe vers un protocole de coopération. Il devrait apporter une amélioration de la prise en charge, comme l’exige la loi. En l’occurrence, une réduction du délai entre la demande d’échographie et sa réalisation. « Certains patients sortent de l’hôpital sans leur échographie, ce qui les oblige à revenir », déplore la cadre supérieure. De plus, une échographie réalisée précocement permet un diagnostic et une mise en place plus rapides du traitement. « Les compétences de cette infirmière ont été valorisées et reconnues dans l’établissement »,s’est réjouie Pascale Picaud.
1– Ces coopérations sont désormais encadrées par l’article 51 de la loi HPST du 21 juillet 2009.
2– Organisées par l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux), les 16 et 17 septembre, à Avignon. Tous les propos rapportés dans cet article y ont été tenus.
3– Voir la loi HPST et la loi Fourcade du 10 août 2011, qui a ajouté, notamment, les aides-soignantes et les auxiliaires de puériculture.
4– À l’heure où nous écrivions, seuls deux étaient mis en œuvre en France : la réalisation de myélogrammes par des infirmiers en Paca, et celle d’échographies par des manipulateurs d’électroradiologie en Haute-Normandie.
Danielle Cadet
1– Co-auteure avec Laurent Hénart et Yvon Berland du « Rapport relatif aux métiers en santé de niveau intermédiaire », janvier 2011.