SOIGNER L’ASSIETTE | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 287 du 15/10/2011

 

ONCOLOGIE

ACTUALITÉ

DU CÔTÉ DES… ÉTABLISSEMENTS

Une équipe du Rhône a présenté son service à l’assiette lors de la journée des infirmières d’Eurocancer 2011.

Redonner l’envie de manger à des patients victimes des effets secondaires de leurs traitements (nausées, vomissements, modifications de l’odorat, du goût et de l’appétit…) et remobiliser l’équipe sur la problématique de la nutrition. » C’est ainsi qu’Élisabeth Charcellay, cadre en pneumologie B(1) à l’hôpital Lyon-Sud de Pierre-Bénite, a résumé les objectifs du service à l’assiette mis en place dans deux services de l’établissement, lors de la journée des infirmières du congrès Eurocancer 2011(2).

La dénutrition et la perte de poids sont des conséquences connues des chimiothérapies. « Une rapide enquête sur 30 dossiers a montré que 46 % de nos patients étaient dénutris », a exposé la cadre(3). Après avoir été sensibilisées au thème du goût et de la nutrition par une formation en 2009, les soignantes de Pierre-Bénite ont lancé leur projet dans deux unités de 22 lits chacune.

Cohésion d’équipe

Première étape, l’acquisition d’assiettes colorées et d’un lave-vaisselle. Exit les barquettes : le déconditionnement a entraîné un allongement sensible du temps de service. « Sur la journée, cela va occuper environ 30 minutes de temps supplémentaire, évalue Catherine Petit, aide-soignante. Un peu plus le week-end et en soirée quand nous n’avons pas d’agent de service hospitalier… »

Pourtant, une enquête réalisée auprès des soignants a montré que 100 % d’entre eux sont favorables au service à l’assiette. Près de la moitié (48 %) affirment le faire avec plaisir et seuls 13 % y voient une contrainte. « Cela permet également une vraie cohésion de l’équipe sur un projet commun et multidisciplinaire puisque nous avons le soutien et le conseil du chef de service, de la diététicienne, de la psychologue, etc. », a ajouté Isabelle Claer, cadre en pneumologie C. Côté patients, 90 % apprécient ce service ; 80 % prisent les assiettes colorées et la disparition du goût lié au réchauffement de l’emballage en plastique ; 70 % disent trouver plus de plaisir à manger. Prochaine étape : l’évaluation de l’impact du service à l’assiette sur la renutrition des patients et leur reprise de poids.

1– L’établissement possède trois services de pneumologie : A, B et C.

2– Le 23 juin à Paris. Les propos rapportés dans cet article ont été tenus à cette occasion.

3– Le service de pneumologie du Centre hospitalier Lyon-Sud accueille 90 % de patients atteints de cancers du poumon de stade 3 et 4.