Tous égaux en droit ? - L'Infirmière Libérale Magazine n° 293 du 01/06/2013 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 293 du 01/06/2013

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

MATERNITÉ → Un documentaire interpelle les professionnels de santé autour du désir d’enfant chez les couples porteurs de handicap moteur ou sensoriel.

É tape à Marseille le 15 mai dernier pour le film Handicap et maternité*. Quelque 200 personnes sont présentes au Palais des congrès pour assister à la projection de ce documentaire d’une trentaine de minutes réalisé par Aurélien Chalon. À travers des témoignages de couples porteurs de handicap moteur ou sensoriel, le film décrit leur parcours du combattant.

Quid de l’adaptation des lieux de soin ?

D’après le documentaire, il n’existe en France qu’un seul service d’obstétrique adapté à la plupart des handicaps. Il se situe à l’Institut mutualiste Montsouris (Paris). La moitié des patientes suivies sur place ont été refusées dans des maternités classiques. « Et je me suis aperçue que 90 % de mes patientes n’avaient pas de suivi gynécologique », renchérit la sagefemme Béatrice Idiard-Chamois, fondatrice de cette consultation, elle-même en fauteuil roulant.

Manque de formation

Au-delà de l’absence de locaux adaptés, le film pointe aussi les réticences des soignants, parfois peu informés sur les différents handicaps. « Quand on rencontre certains professionnels de santé, on se sent désemparé. Il y a parfois des préjugés : on peut être paralysé mais quand même sentir ses membres inférieurs. On a du mal à leur faire comprendre », raconte en effet Florence Méjécase, présidente de l’association Handiparentalité à Cardillac (33), durant le débat qui a suivi la projection.

Pour autant, « la formation des soignants doit reposer sur le volontariat, estime Édith Thoueille, puéricultrice et fondatrice du Service d’aide à la parentalité des personnes handicapées (SAPPH) de la Fondation hospitalière Sainte-Marie (Paris). Si on l’impose, on va au casse-pipe. Il y a encore des peurs autour du handicap ». Et Florence Méjécase de nuancer: « Malgré le manque de formation, nous avons des humains face à nous qui ont envie d’avancer avec nous. »

Reste aux institutions à s’engager elles aussi pour améliorer la donne, ce qui n’est pas évident. D’autant que « l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France nous a demandé d’inciter les ARS des autres régions pour qu’il y ait des appels d’offres ailleurs, en vue d’ouvrir des lieux comme le nôtre », poursuit Édith Thoueille. Cela dit, les établissements de santé n’ont pas d’alternative.

Ne serait-ce que pour respecter la loi de 2005 pour l’égalité des droits des personnes handicapées.

* Coproduit et diffusé par la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) et du social et le Groupe Pasteur mutualité (GPM). Prochaine diffusion publique : le 5 décembre à Strasbourg. Inscription sur : https://handicap-et-maternite.fr. Envoi du DVD gratuitement sur simple demande à communication@gpm.fr.