PLFSS 2013 : les biologistes libéraux très remontés - L'Infirmière Libérale Magazine n° 286 du 01/11/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 286 du 01/11/2012

 

SANTÉ PUBLIQUE

Actualité

MOUVEMENT→ S’estimant lésés par le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013, les biologistes libéraux se sont unis autour d’une Plateforme d’exercice professionnel (Pep).

C’est la première fois que toute la profession se rassemble pour faire front commun. L’heure est grave, affirment en chœur les représentants de la biologie médicale libérale. En cause ? Le PLFSS pour 2013. Parmi les économies à réaliser sur les soins de ville, il prévoit de réduire de 155 millions d’euros l’enveloppe dévolue aux actes de radiologie et de biologie médicale. « C’est la septième baisse consécutive ! », s’étrangle le président du Syndicat des biologistes François Blanchecotte, porte-parole de la Pep. Concrètement, si le texte n’est pas retoqué, cela signifie une baisse de la cote de la nomenclature des actes.

« Comme pour les pharmacies, le point de rupture est atteint », prévient Richard Fabre, représentant du réseau Labster et porte-parole de la Pep. « Toute nouvelle baisse se traduira par la fermeture de sites. » 8 000 emplois sont menacés, sur les 45 000 salariés du secteur, calculent les biologistes. L’Assurance maladie l’admet : pour la première fois, le chiffre d’affaires de la biologie libérale est en recul. « L’augmentation des volumes ne compense plus la baisse des tarifs », pointe François Blanchecotte.

Nomenclature inadaptée

Au-delà de leurs intérêts, c’est la biologie médicale à la française que les biologistes prétendent défendre, soit un réseau de 4 000 laboratoires effectuant 300 à 500 000 prélèvements par jour. La Pep exige une enveloppe budgétaire quinquennale stable, gage de la visibilité dont les labos ont besoin en tant qu’entreprises. Elle réclame aussi la rénovation de la nomenclature des actes de biologie médicale pour mieux coller à la réalité des coûts des labos : un tiers d’entre eux correspond à l’analyse et deux tiers au pré- et post-analytique (prélèvement, etc.), or la nomenclature ne paie que l’analytique. Sans compter que, sur les 130 actes pratiqués en moyenne par un labo, seule une vingtaine génère 67 % du chiffre d’affaires. C’est sur eux que la Cnamts “tape” à chaque fois, dénonce la Pep, qui évalue leur repli tarifaire entre 30 et 70 % en sept ans.

Pour se faire entendre, la Pep a lancé deux actions phares, coïncidant avec l’examen parlementaire du PLFSS : l’arrêt de la télétransmission des feuilles de soins vers les Caisses primaires d’Assurance maladie du 29 octobre au 4 novembre et la fermeture de l’ensemble des sites de biologie médicale de France tous les après-midi du 5 au 9 novembre.