L’Oni et l’Unaibode font bloc - L'Infirmière Libérale Magazine n° 286 du 01/11/2012 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 286 du 01/11/2012

 

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AMBIANCE→ Se posant en garant de la qualité et de la sécurité des soins, l’Oni dénonce, en plein Salon infirmier, des cas illégaux d’exercice de la profession infirmière.

Profitant de “l’effet salon infirmier”, qui ne manque jamais de faire le buzz dans les médias et dans la profession, l’Ordre infirmier (Oni) a organisé quasiment au pied levé une conférence de presse* vendredi 26 octobre. Objectif : tenter d’installer son learderschip dans la défense des intérêts de la profession infirmière. Le matin même, notre confrère Le Parisien avait publié un article qui alertait « aux faux infirmiers dans les blocs opératoires ». Mais la prise de position de l’Oni, bien qu’elle soit justifiée en l’espèce, est sans doute tardive. D’une part, parce qu’une grande partie de la profession se désintéresse totalement de l’instance et que, d’autre part, deux jours plus tôt, la ministre de la Santé, en visite officielle au Salon, avait clairement réitéré son intention de rendre facultative l’inscription à l’Ordre. Bref, ceci explique peut-être cela…

Absence de contrôle

Il m’empêche que l’article de notre confrère pointe que plusieurs établissements publics et privés situés en région emploient des aides-soignantes, voire des agents hospitaliers à des fonctions de circulants. Or cette mission stratégique lors d’interventions chirurgicales doit être, exclusivement, confiée à des infirmiers dûment diplômés ou spécialisés comme les infirmiers de bloc. « L’Ordre a été saisi par des professionnelles d’un certain nombre de cas d’exercice illégal de la profession dans des blocs opératoires. Le rôle de l’Ordre est de dénoncer ces pratiques et de les porter en justice », a justifié Didier Borniche. Cinq plaintes ont ainsi été déposées par l’Ordre en février 2011 et juillet dernier. Certaines, selon le président, ont déjà donné lieu à des enquêtes des parquets et une d’une ARS.

Pour Brigitte Ludwig, présidente de l’Union nationale des associations d’infirmiers de bloc opératoire diplômés d’État (Unaibode), également présente à ce point presse et partie prenante dans ce dossier, « cela fait vingt ans que les associations d’Ibode dénoncent cette situation. Si, en 2009, une grande partie des cas ont été régularisés par un simulacre d’examen professionnel, aucun dispositif de contrôle n’a été mis en place après. De fait, ces pratiques perdurent alors même que de jeunes diplômés sont sans emploi et que seuls 45 % des personnels infirmiers travaillant en bloc opératoire sont des Ibode ». Dans ce contexte, Brigitte Ludwig souhaite au plus vite un rendez-vous avec Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Affaire à suivre…

* Pour la première fois dans l’histoire du Salon infirmier, l’Oni tenait conférence dans l’espace forum à 11 h 30 le mercredi 24 octobre, à 12 h 30 les deux jours suivants.