02/11/2015

IDE-Big Pharma : le soin sous influence?

Dans leur édition de novembre, L'Infirmière magazine et L'Infirmière libérale magazine consacrent un dossier aux liens entre infirmières et industrie pharmaceutique. Les rédactions, qui ont animé un débat au Salon Infirmier sur ce sujet, dévoilent aujourd'hui les résultats d'un sondage.

Quels liens les infirmières (autorisées à prescrire des dispositifs médicaux depuis 2007) entretiennent-elles avec les entreprises du médicament, du pansement, de la perfusion, etc. ? Quelle en est leur perception ? 

Pour la grande majorité des IDE, ces liens ne constituent pas un réel problème. C’est l’un des principaux enseignements de notre questionnaire déposé en ligne du 18 septembre du 13 octobre 2015. 105 personnes (57 % exerçant en libéral, 37% à l’hôpital, 6% dans le secteur médico-social) ont répondu à nos quinze questions. Sur ce sujet, inédit dans la littérature française et moins médiatisé que pour les médecins, nos revues L’Infirmière magazine, L’Infirmière libérale magazine et Objectif soins & management (Initiatives santé) ont mené l’enquête (avec un dossier dans les deux premières), et proposé un débat au Salon infirmier, mi-octobre à Paris. Nous en dévoilons ici les principaux résultats. Ce travail ne prétend pas à la scientificité. Les résultats donnent toutefois une première indication...


Une visite médicale qui compte

● Seul un répondant sur quatre (23,8%) déclare rencontrer les visiteurs médicaux moins souvent qu’une fois par an. Pour 16,2% d’entre eux, c’est une fois par mois; une fois par trimestre pour 35,2% et une fois par an pour 25,7%. Les produits présentés? Le plus souvent, en réponse à cette question ouverte, sont cités des pansements, mais aussi des dispositifs de perfusion, des médicaments... Et plusieurs infirmières évoquent des « nouveautés » (réelles ou supposées, cela n’est pas précisé) comme motif de la visite, organisée dans 76,2% des cas par le laboratoire, peu souvent à l’initiative des soignants eux-mêmes (par le service 13,3%; le cabinet 2,9%; à l’initiative de l’infirmière 7,6%). 72,4% de ces visites durent moins d’une heure, 17,1% le temps d’un repas et 10,5% plus d’une heure. Majoritairement, elles sont facultatives (41,2%) voire non comprises dans le temps de travail (40%). Et ont apparemment une influence, reconnaissent nombre de participants au questionnaire, en termes d’achat hospitalier ou de prescription.


Une base Transparence plutôt... transparente

● Un site public accessible à tous (www.transparence.sante.gouv.fr) recense de façon nominative tous les “avantages” octroyés aux professionnels de santé. 8,04 millions d’euros ont ainsi été distribués aux IDE, tous modes d’exercice confondus, entre janvier 2012 et juin 2014, selon le recensement de l’association Regards citoyens. Mais, visiblement, peu d’infirmières connaissent bien cette plate-forme: même les plus intéressées par la question, celles qui ont pris la peine de répondre à notre questionnaire, disent ne pas la connaître dans deux tiers des cas.


Kif-kif pour le financement de la formation

● La formation apportée sur un plateau par les labos? Les infirmières semblent partagées sur l’implication de l’industrie dans leur formation, un tiers d’entre elles témoignant même d’une certaine « méfiance » sur le financement d’un congrès par une entreprise de santé. Même résultat plutôt mitigé concernant l’aide sonnante et trébuchante des labos à la recherche. 


Revivez les moments forts du débat organisé le 16 octobre au Salon infirmier


Vidéo réalisée par Laurent Four et Jean-Marc Blanzat

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