RENCONTRE AVEC SYLVIE PALMIER INFIRMIÈRE RÉFÉRENTE EN PLAIES ET CICATRISATION AU CHRU DE MONTPELLIER - L'Infirmière Magazine n° 356 du 01/01/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 356 du 01/01/2015

 

CARRIÈRE

PARCOURS

S. M.  

Nous avons une forte reconnaissance de notre expertise par nos pairs et par les autres professionnels hospitaliers. En revanche, cela n’a aucun impact sur notre rémunération.

Ce que je préfère dans ma fonction, c’est l’aspect formation, résume Sylvie Palmier, infirmière référente en plaies et cicatrisation au CHRU de Montpellier depuis 2000. Au départ, j’étais là pour donner des conseils techniques, mais ma fonction a évolué vers un accompagnement des collègues, pour qu’ils sachent reproduire les gestes et le raisonnement quand je ne suis pas là. » Comme beaucoup d’infirmières en plaies et cicatrisation, Sylvie Palmier est d’abord passée par le service dermatologie, auquel elle a consacré plus de dix ans. « Je faisais beaucoup de soins d’ulcères, c’était un poste intéressant, valorisé par le médical, où j’avais pas mal d’autonomie. Quand le DU plaies et cicatrisation s’est monté, je me suis inscrite dès la première année. À l’époque, il s’agissait de valider mon expérience, même si je ne savais pas vraiment dans quoi je m’embarquais. » Son établissement a mis en place une réflexion globale sur la question des plaies et cicatrisation dès le début des années 90, via l’organisation de groupes de travail, a fondé un réseau ville-hôpital (Cicat-LR) en 1999 et a créé une unité médicochirurgicale spécialisée de six lits il y a quatre ans.

→ Un an après l’obtention de son diplôme, l’IDE est donc sollicitée pour le poste d’infirmière référente en plaies et cicatrisation, rattaché à la direction des soins. « C’est un poste totalement transversal. destiné à répondre aux demandes des services », explique-t-elle. L’infirmière se déplace pour examiner une plaie qui peine à cicatriser ou sur la prise en charge de laquelle ses consœurs s’interrogent. Là, elle constate les difficultés d’harmonisation des soins, les protocoles qui ne sont pas toujours appliqués faute d’être connus, mais aussi l’intérêt de ses collègues pour le sujet ainsi que le besoin de formation. « Les plus demandeurs sont la gériatrie et les cliniques médicales. Dans 70 à 80 % des cas, la demande émane de l’infirmière. Mais il y a de plus en plus de médecins qui se déplacent quand nous intervenons et viennent discuter. »

En parallèle, Sylvie Palmier s’investit dans le développement du réseau Cicat-LR, qui coordonne le suivi des plaies à domicile avec des infirmières libérales expertes. Elle organise aussi des formations en interne, participe à la sélection des dispositifs médicaux à acheter, voire les expérimente, s’implique dans des protocoles de recherche et anime la commission « Plaies et cicatrisation » du CHU. « Il s’agit d’un groupe pluridisciplinaire réunissant IDE, médecins, chirurgiens, pharmacien, responsable des achats, qui se réunit deux fois par an et décide des projets à mener pour harmoniser et améliorer nos pratiques : rédaction de protocoles, description de procédures de soins techniques, etc. »

→ Au fil du temps, l’IDE n’a pas cessé de se former. Après son DU plaies et cicatrisation, un autre sur la fonction de formateur et un master de responsable de formation – tout juste achevé en 2014 – ont suivi. « C’était nécessaire pour améliorer la qualité de la transmission et notre communication », explique Sylvie. Elle participe aussi à la formation initiale en Ifsi et en Ifas : « Dans le nouveau programme, le terme de plaies et cicatrisation n’apparaît pas, mais on peut l’insérer dans presque toutes les unités. » Le tout sans reconnaissance officielle de sa fonction. « Au bout de quatorze ans, nous avons une forte reconnaissance de notre expertise par nos pairs et par les autres professionnels hospitaliers, remarque Sylvie Palmier. En revanche, cela n’a aucun impact sur notre rémunération. Nous ne bénéficions même pas d’une ligne budgétaire de fonctionnement… »

→ Pour la seconder, une autre infirmière référente a été recrutée en 2009. Enfin, Sylvie Palmier a créé, il y a trois ans, des Rencontres nationales des IDE référents plaies et cicatrisation, qui réunissent chaque printemps une centaine de professionnels. « C’est un travail de partage et d’échange, une ouverture d’esprit bénéfique, conclut-elle. À présent, j’envisage de publier, écrire, m’inscrire dans la recherche. C’est là que je peux encore m’améliorer. »

MOMENTS CLÉS

1987 Elle passe son diplôme d’état infirmier.

1998-1999 Elle obtient un diplôme universitaire en plaies et cicatrisation.

2000 Création du poste d’infirmière référente en plaies et cicatrisation au CHRU de Montpellier (Hérault).

2004 Elle obtient un nouveau diplôme universitaire, de fonction de formateur.

2013-2014 Elle suit un master de responsable de formation.

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