Vaccination : l’infirmier en première ligne

La commission spécialisée exerce aujourd’hui les missions qui étaient auparavant dévolues au comité technique des vaccinations (CTV) du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). L'intégration de cette mission au sein de la Haute Autorité de santé (HAS) répond à une évolution législative. En effet, elle vise à « unifier l'expertise dans le domaine des recommandations vaccinales et du remboursement des vaccins au sein d'une même institution et à renforcer la dimension de l'évaluation économique dans l'élaboration des recommandations vaccinales » arrêtées par le ministre de la Santé, qui a d’ailleurs publié récemment le calendrier vaccinal pour 2017.

Une mission scientifique

Pour organiser cette commission, qui s’est réunie pour la première fois le 25 avril, la HAS a lancé un appel à candidatures en février dernier. Sébastien Colson, infirmier-puériculteur et président de l’Association nationale des puéricultrices(eurs) diplomé(e)s et étudiants (ANPDE) de juin 2010 à avril 2017, a été choisi avec 19 autres professionnels, sur plus d’une centaine de candidatures, pour un mandat de trois ans. « J’ai candidaté car j’ai pensé que ce serait intéressant d’avoir une représentation de la profession infirmière au sein de cette commission, explique-t-il. La vaccination fait partie de notre rôle, essentiellement sur prescription médicale, hors vaccin anti-grippal sous certaines conditions. » Ce sujet concerne, selon lui, prioritairement les infirmières libérales « qui sont suffisamment nombreuses pour assurer une couverture vaccinale au plus près des patients ». Mais aussi, les infirmières puéricultrices car « nous sommes en première ligne pour participer au suivi vaccinal des enfants et à l’information notamment dans les centres de protection maternelles et infantiles (PMI) ».

Sébastien Colson, également enseignant-chercheur et responsable du master en Sciences cliniques infirmières à l’université d’Aix-Marseille, n’envisage en aucun cas son rôle au sein de cette commission sous l’aune des revendications professionnelles dans le domaine vaccinal. Au contraire. « Dans cette commission, nous allons prendre en compte les données probantes de la littérature scientifique pour proposer des recommandations, précise-t-il. Nous analyserons également les pratiques vaccinales étrangères afin de regarder ce qui est transférable à la France. » L’infirmier a également intégré la commission sur les maladies chroniques du Haut conseil de la santé publique (HCSP) et l’un de ses confrères fait partie de la commission Système de santé et sécurité des patients.

Laure Martin