Appareils connectés : une interdiction « peu justifiée » à l'hôpital | Espace Infirmier
 

20/06/2016

Appareils connectés : une interdiction « peu justifiée » à l'hôpital

L'Agence nationale pour la sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande d'établir différentes «zones d'usage » des portables, tablettes et autres appareils connectés.

Les émetteurs de radiofréquences sont partout à l'hôpital : smartphones, wifi, téléphones sans-fil, ordinateurs portables et tablettes, bluetooth, talkies-walkies, … et leurs émissions sont très variables. Les recherches s'accordent pour affirmer que « le téléphone mobile est la source d’exposition aux radiofréquences potentiellement la plus élevée, en intensité », relève l'Anses.

Une interdiction désuète

Pour en mesurer les impacts, les ministères de la Santé et de l'Environnement ont mandaté l'agence afin de déterminer les risques d'interférence entre les émetteurs de radiofréquences et les dispositifs médicaux (pousse-seringues, respirateurs, systèmes de monitoring, appareils d’échographie, électrocardiographes, électroencéphalographes, fauteuils roulants électriques, etc.) et autres implants médicaux (pacemaker,...).

D'après les experts, une interdiction pure et simple de l'utilisation de ces appareils « telle que préconisée dans les années 90 (1), apparaît aujourd’hui peu justifiée » au vu des données scientifiques recueillies, de l'avis des fabricants de dispositifs médicaux et des professionnels de santé. L'Anses préconise plutôt la mise en place de trois « zones » où leur utilisation devrait être autorisée, limitée ou purement interdite. Il reviendrait à chaque établissement de définir clairement ces zones en fonction de la disposition du matériel dans l'établissement.

Éteints dans les services de soins critiques

Les téléphones mobiles « devraient être éteints dans les lieux comportant des dispositifs électromédicaux à fonction critique ou servant au maintien de la vie (unités de soins intensifs, blocs opératoires, néonatalogie, services d’urgence, etc.), ainsi qu’à proximité des lits de patients connectés à des dispositifs électromédicaux (pacemaker) », recommande l'agence. Il faudrait privilégier le téléphone sans fil (DECT) au portable puisqu'il engendre une exposition plus faible.

Quand le téléphone mobile est utilisé pour des raisons professionnelles, « les appels téléphoniques ne devraient pas être passés à proximité d’appareils électromédicaux ». Aucune distance minimale n'a été arrêtée par l'agence même si les fabricants annoncent une distance minimale à respecter entre 15 et 20 cm.

Formation

L'Anses préconise aux personnels de services d'urgence d'éviter les communications par radio TETRA individuelle à proximité des dispositifs médicaux à fonction critique. Au vu du peu de données concernant les conséquences de l'utilisation des systèmes RFID (radio Fréquence Indentification), l'agence préconise de n'en faire usage qu'en cas de « non fonctionnement des dispositifs médicaux ou à une distance supérieure à 1 m entre l’interrogateur et le dispositif médical ».

Au-delà des mesures de précaution sur le lieu de soin, l'Anses encourage la formation des praticiens hospitaliers et des professionnels de santé qui utilisent des électrostimulateurs (kinésithérapeutes par exemple). Celle-ci aborderait l'analyse du « bénéfice / risque pour les patients lié à la pratique de certains soins ».

Sandrine Lana


Le rapport de l'Anses

1- Circulaire du 9 octobre 1995 relative aux perturbations électromagnétiques engendrées par les téléphones mobiles cellulaires pour certains dispositifs médicaux.

À découvrir

Toutes nos formations pour les professionnels de santé.

- Gestes & soins d'urgence
- Douleurs
- Management
- Droit & éthique
- SST
- Santé mentale & handicap


Télécharger le catalogue
Feuilleter le catalogue