L'ascension des aides-soignantes | Espace Infirmier
 

22/02/2016

L'ascension des aides-soignantes

La profession, qui compte 390 000 âmes, fait l’objet d’une réingénierie qui devrait aboutir à un élargissement des compétences et à un allongement de la formation.

Quelle aide-soignante exercera aux côtés de l’infirmière demain? La question est au cœur des travaux de réingénierie (1) qui ont débuté en mai 2015, sous l’égide de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). Le référentiel d’activités terminé, le groupe de travail s’attaque au référentiel de compétences, avant d’en finir par le référentiel de formation.

Des travaux qui devraient aboutir à un allongement de la formation et à la reconnaissance du diplôme au niveau 4. « De plus en plus de jeunes passent un bac pro services à la personne, de niveau 4, et poursuivent avec la formation AS, de niveau 5. Il faut corriger cette incohérence », a pointé Pilar Verdoncq, conseillère technique pour l’exercice des professions paramédicales à la DGOS, lors des Journées francophones des aides-soignantes, fin janvier à Paris. Ce rehaussement de la formation sera accompagné par de nouvelles exigences en matière de relation-communication, de recueil et de transmission des données, d’animation et d’accompagnement à la vie sociale.

Exercice illégal

Enjeux : adapter la profession aux besoins. Si la formation actuelle –réformée en 2005 – est « à peu près adaptée aux besoins en soins dans les services de court séjour, elle ne l’est pas pour les besoins en soins dans les établissements qui accueillent les personnes handicapées et âgée dépendantes, juge Thérèse Palla, présidente de l’Union française des aides-soignants (Ufas). Les professionnels du médico-social pratiquent couramment des actes qui ne relèvent pas de leurs compétences ». Par exemple, les aspirations endo-trachéales. L’acte n’étant pas enseigné en formation initiale, « on renvoie les AS en formation, en leur qualité d’aidante (2) », relève Pilar Verdoncq. Un cycle sans fin, compte tenu du turn-over dans les établissements.

Le cas des glycémies capillaires, fréquemment effectuées par les AS (3), est plus problématique. « Les AS sont souvent seules le week-end et la nuit en Ehpad. Il faut pouvoir renseigner le médecin », argumente Thérèse Palla. Mais pour l’Ordre infirmier, membre du groupe de travail, pas question de transférer cette compétence, acte infirmier sur prescription. « La réingénierie n’a pas pour vocation à légaliser l’exercice illégal. En dehors du médecin, l’IDE est le seule autorisée par la loi à pratiquer une effraction cutanée », rappelle Christophe Roman, vice-président du Conseil national, qui plaide pour le renforcement de la présence infirmière en Ehpad.

Un rôle propre?

Une expertise juridique est en cours au ministère. Elle devra également statuer sur l’administration des médicaments non injectables tels les collyres, patchs, pommades, bandes de contention, etc. De là à envisager la définition d’un rôle propre ? « On n’y est pas encore, mais on s’achemine vers un élargissement des compétences, en concertation avec la profession infirmière », tempère Pilar Verdoncq.

Aveline Marques


1- Ces travaux concernent également les auxiliaires de puériculture.
2- Un décret de 1999 a ouvert la possibilité aux aidants de réaliser cet acte hors hospitalisation, sur prescription médicale et après avoir suivi une formation de 5 jours en Ifsi. Cette possibilité a été étendue aux aides à domicile par un décret de mai 2015.
3- Selon une enquête de la Fédération nationale des associations d’aides-soignantes (Fnaas) menée auprès de 7 CH, 38 des 40 IDE et cadres de santé répondantes estiment que cet acte, réalisé régulièrement par les AS, devraient être intégré dans leur référentiel.

Les dernières réactions

  • 22/02/2016 à 16:19
    Pierre
    alerter
    Et voilà…nous y sommes ! J’ose espérer que la profession, l’ONI et bien sûr nos chers syndicats sauront défendre avec conviction et détermination notre Décret d’actes et surtout notre rôle propre car nous ouvrons là la boite de Pandore !

    Les aides-soi
  • 22/02/2016 à 16:43
    pierre
    alerter
    pardon..de toutes parts...
  • 22/02/2016 à 18:42
    blaise
    alerter
    Elle est pourtant bien la Ministre...

  • 22/02/2016 à 20:41
    Myriam92
    alerter
    Bon; qu'un élu nous asperge d'effraction cutanée ( sans le légume ), soit; on finit pas s'habituer des discours obscurantistes du Moyen-Age; mais quand ces propos surgissent d'une cavité cervicale fracassée ( façon néandertal ) et qu'aucun membre de notre
  • 22/02/2016 à 20:43
    Myriam92
    alerter
    Sacrés ordinaux, jusqu'au seuil de leur dernière demeure il continueront de faire mourir les uns de rire, et les autres de désespoir. Gagnants sur tous les tableaux.
  • 23/02/2016 à 06:40
    blaise
    alerter
    Pour les infirmiers on parle de pratiques avancées.
    Pour les aide-soignants, ce sont des élargissements de compétences.
    L'oni, si on lui demande son avis, dira comme le gouvernement qui l'a sauvé de la disparition pour ça.
    Les syndicats libéraux sont e
  • 23/02/2016 à 11:27
    Fanny
    alerter
    Puisque certaines IDE ont des idées pour faire avancer la profession infirmière (IPA dans des désert médicaux), pourquoi les AS n'en auraient pas, elles aussi, pour faire avancer la leur ?
    Et tant qu'à faire, un ordre des AS me semblant aussi pertinent q
  • 23/02/2016 à 11:36
    blaise
    alerter
    Et sans généraliser, il y a des AS qui valent des IDE.

    Et un ordre des AS, ce serait marrant, avec un(e) retraité pour le présider ? Et une cotisation annuelle à verser ?
  • 23/02/2016 à 12:09
    Pierre
    alerter
    Fanny, vous devenez extrêmement lourde. Vous l’a-t-on déjà signifié ?

    Par ailleurs, vous déformez mes propos. Ai-je dis que les AS étaient incompétentes ? Non.

    J’ai dit qu’elles ont déjà du mal à terminer leurs soins d’hygiène et de confort en tem
  • 23/02/2016 à 12:45
    blaise
    alerter
    Les tarifs d'hébergement dans les ehpad et foyers pour personnes âgées ou handicapées sont très élevés et ce coût est supporté par le résident et aussi, souvent, par la famille ; assurer une permanence infirmière jour et nuit augmenterait encore la factu
  • 23/02/2016 à 14:34
    Pierre
    alerter
    Je suis d'accord avec vous sur les coûts qu'impliqueraient la présence d'un IDE la nuit dans ces structures. La répercussion sur les tarifs est indéniable. Après, je ne suis pas économiste en santé mais peut-être existe-t-il des moyens pour ne pas répercu
  • 24/02/2016 à 04:30
    Fanny
    alerter
    Moi je suis pour un ordre des AS puisque celui des IDE nous est imposé (mais qu'il finira par périr) et je suis aussi pour que les AS puissent jouer aux infirmières comme certaines infirmières veulent jouer au docteur. Je suis même pour des AS en libéral
  • 24/02/2016 à 06:31
    blaise
    alerter
    Résumons :
    le pouvoir devient de plus en plus fort (état d'urgence, menace du 49.3 pour faire passer le dézingage du code du travail, etc...).
    Le pouvoir veut réformer le métier d'aide-soignant en accordant aux membres de cette profession le droit d'eff
  • 26/02/2016 à 17:44
    bea.du62@live.fr
    alerter
    encore !!!! l aide soignante ds les services fait le travail de l as , de l' ash , du brancardier , du servive interieur , et on va encore lui allonger la liste de ses compétences , et son salaire va t'il lui etre en hausse ??
  • 13/04/2016 à 22:15
    Chesnel
    alerter
    Pas très intéressant les querelles pro ou anti ordre surtout lorsque l’on s’attaque directement aux personnes. On est tous de la même profession avec la même déontologie envers les patients et les collègues ….. du moins je le croyais

    Pour ce qui est du
  • 13/10/2016 à 14:57
    joelle 64
    alerter
    Fanny dit : "je suis aussi pour que les AS puissent jouer aux infirmières comme certaines infirmières veulent jouer au docteur. Je suis même pour des AS en libéral afin de faire les toilettes que certaines IDEL ne veulent plus faire parce que ça paye pas
  • 07/11/2016 à 14:31
    capucine
    alerter
    biensur que la profession d aide soignant doit évoluer;un changement de decret immèdiat est nécessaire;depuis le temps les aides soignants doivent descendre ds la rue;il faut bouger;on parle trop des collègues infirmiers mais pas suffisamment des aides s
  • 05/01/2017 à 23:59
    kiri41
    alerter
    Vivement as libéral.
  • 11/01/2017 à 21:18
    ASMITAH
    alerter
    C CLAIR
  • 15/01/2017 à 17:03
    yzabel43
    alerter
    bientôt les élections ! parti de gauche ou partis de droite personne n' a voulu légiféré pour les AS libéral pourquoi pas d'essayer de voir avec le mouvement de jl Mélenchon qui m' a agréablement surprise !!!
    je suis As depuis 17 ans maintenant ....
  • 19/01/2017 à 21:59
    Michael
    alerter
    Bonjour à toutes et tous infirmier(es)fonctionnaires, libérales,entreprises etc....J'ai été aide-soignant militaire pendant 18 ans ,pose de perfusion, prise de sang, injection de sédatifs, stages intensifs de soins d'urgences( médecins, infirmiers, aide-s
  • 19/01/2017 à 22:00
    Michael
    alerter
    Bonjour à toutes et tous infirmier(es)fonctionnaires, libérales,entreprises etc....J'ai été aide-soignant militaire pendant 18 ans ,pose de perfusion, prise de sang, injection de sédatifs, stages intensifs de soins d'urgences( médecins, infirmiers, aide-s
  • 11/02/2017 à 11:58
    Nissa
    alerter
    Avant de travailler de nuit je refusais de faire tout acte infirmier.
    Combien de collègues, souvent sans diplome , ai je vu mettre leurs mains dans des pansements parfois sur des plaies très graves et l'annoncer fières d'elles en relèves ? De perfusions
  • 13/02/2017 à 11:47
    yzabel43
    alerter
    je suis tout à fait d'accord avec toi Nissa, il faut le lacher ce pavet et c pas un petit ... c' est une grande hypocrisie !! à tous les niveaux ash as ide on rale mais on continu de faire !!
    au même titre que la maltraitance! on nous envoye faire des f
  • 12/05/2017 à 10:17
    Calie
    alerter
    Bonjour
    En tant qu'Aide Soignante, cela fait des années que j'attend le libéral,que je signe des pétitions ,Hélas!
    Nous sommes menottées aux IDE .
    Notre diplôme n’évolue pas ,aucune reconnaissance .
    Quand je vois que maintenant les facteurs s'en mêle
  • 06/06/2017 à 16:00
    JAZ
    alerter
    arrêtons l'hypocrisie ! tout le monde sait que dans les maisons de retraite médicalisée, on compte souvent 1 infirmier (ère) pour plus de 40 patients, l'infirmière n'a pas le choix que de déléguer les aspirations trachéales, les dextro et le reste ; la fo
  • 28/08/2017 à 08:28
    Lili
    alerter
    Bonjour
    Je suiit avec attention ce débat .Etablit a la Reunion j'ai pas de travail en tant qu'AS.Si on nous donnait raison cela me permettrait de travailler plus facilement ,car les cabinets d'infirmiers fleurissent beaucoup dans cette ile sauf qu'en ta
  • 08/10/2017 à 19:23
    Nono
    alerter
    Aide-soignante en EHPAD, je ne sais toujours pas si l’application d'une pommade ophtalmique fait partie de mon rôle AS ! Alors que nous sommes débordés de travail jour et nuit, pourquoi nous ajouter encore plus de soins ? Qu'on nous ajoute d'abord plus de
  • 08/10/2017 à 20:30
    Pierre
    alerter
    Je suis d'accord avec Nono. Ce que les AS demandent et revendiquent, ce sont de VRAIS ratios AS/résidents, ceci afin de prendre en soins correctement et dignement leur résidents.

    Il n'est ni souhaitable, ni pertinent de rajouter de nouveaux actes aux
  • 04/03/2018 à 20:49
    ruffio
    alerter
    Mesdames les ide arreter d etres frustrées à chacun sa place vous avez l aiguille ;;l as a les mains dans la merde;;;c quoi le probleme


  • 04/03/2018 à 21:54
    Pierre
    alerter
    "les mains dans la merde" ??? ...c'est donc comme ça que vous considérez votre fonction ? ça me laisse songeur....
  • 05/03/2018 à 10:01
    chesnel
    alerter
    Pour info le prix d'une journée en EHPAD est composé
    d'une partie soin
    d'une partie dépendance
    d'une partie hébergement
    les infirmières relèvent entièrement de la partie soins
    les AS un peu soins et en majorité dépendance
    les familles ne financent
  • 05/03/2018 à 13:57
    José
    alerter
    Je ne suis absolument pas d'accord sur la nécessité de laisser les AS poser les bandes de compression quand on sait les difficultés qu'ont déjà les IDE à assurer une surveillance clinique des personnes porteuses d'ulcères ou à risque thrombo-embolique.
  • 25/07/2018 à 22:09
    fripouille94
    alerter
    je suis d'accord avec Nono, pas besoin de nous ajouter du travail en plus, nous sommes déjà débordées ... et non, l'AS n'a pas le droit d'appliquer une pommade ophtalmique, ni de broyer un médicament, ni de poser une vessie de glace de son propre chef (juste droit au renouvellement).
  • 25/07/2018 à 22:26
    fripouille94
    alerter
    Pour info, lorsqu'on a un doute sur nos pratiques professionnelles, on a la possibilité d'envoyer un mail à l'ARS. La réponse est garantie et rapide.
  • 14/11/2020 à 16:03
    Wolf74
    alerter
    bonjours,
    cela fait 20ans que je pratique mon métier et je vois avec stupeur que les mentalités son toujours les même .
    C'est grave de voir deux professions se bouffer le nez comme cela hors elle son tellement complémentaire.
    L'évolution des AS devient indispensable dans la chêne de soin, ce métiers intéresse de moins en moins la jeune génération par marque d'attractivité et de reconnaissance. a force de faire bloc on va finir pas ne plus avoir d'AS dans les structures ..... bonne courage mes dames et monsieurs les IDE .
    Je trouve inacceptable que le soin d'hygiène de soit pas le rôle propre des AS mais celui des IDE qui ne le pratique jamais et que c'est bien une AS qui vous apprend votre rôle en première année d'étude ironique

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