« On va nous demander de faire plus avec moins de personnels » | Espace Infirmier
 

26/11/2014

« On va nous demander de faire plus avec moins de personnels »

Les soignants de l'Institut Curie, centre parisien de lutte contre le cancer, se mobilisent contre la suppression annoncée de 93 postes, dont 18 d’infirmière. Un préavis de grève a été déposé pour ce jeudi 27 novembre.

« Nous n’avons pas le sentiment que tout a été tenté pour réaliser les économies nécessaires, regrette un cadre de l’Institut Curie, descendu manifester dans la cour ce lundi 24 novembre. Même si nous reconnaissons que des efforts doivent être faits pour lutter contre le déficit chronique. » La direction a, en effet, précisé à l’APM que l’établissement enregistrait en début d’année un déficit de 10 millions d’euros et qu’il lui serait impossible de mener à bien son programme d’investissements en cours si ce déficit n’était pas résorbé.

Les postes dinfirmières de nuit visés

« Mais, par exemple, les examens de notre laboratoire coûtent plus cher qu’ailleurs, poursuit un autre soignant. Et au lieu de chercher à baisser ces coûts, on envisage de supprimer carrément le laboratoire pour externaliser les analyses vers l’Institut mutualiste Montsouris.»

Dix-huit postes dinfirmière de nuit -qui disparaîtraient avec le développement de l’activité ambulatoire-, 15 médecins, 15 techniciens de laboratoire, 12 cadres et 3 manipulateurs radio sont visés par le plan social. « On va nous demander de faire plus avec moins de personnels, résume Michelle Pâques, déléguée syndicale centrale CFTC à l’Institut. Au regard des possibilités financières de la fondation, c’est inacceptable.»

Pressions

La direction a annoncé vouloir faire d’abord appel aux départs volontaires. « Il y a des mois qu’on ne recrute plus qu’en CDD, pour justement ne plus avoir à licencier après », remarque un salarié. Et, selon l’intersyndicale CGT-FO-CFTC-CFDT-CFE-CGC, déjà 196 personnes en CDI en 2013 et 103 pour les sept premiers mois de 2014 auraient quitté l’établissement… Ici et là, on dénonce également des pressions sur certains personnels pour les pousser à partir. « En tant que soignant nous sommes censés apporter notre soutien aux patients, mais si nous sommes nous-mêmes maltraités, comment continuer? », s’interroge Michelle Pâques.

Pour l’heure, les discussions se poursuivent sur les mesures d’accompagnement qui pourront être incluses dans le plan social. « Mais, c’est extrêmement tendu, explique Michelle Pâques. C’est terrible pour un syndicaliste, nous voulons nous battre pour que les gens restent, pas pour quelques mois d’indemnités. »

Sandra Mignot

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