Travail et santé mentale - Objectif Soins & Management n° 266 du 01/12/2018 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 266 du 01/12/2018

 

ACTUALITÉS

Sylvie Gervaise  

Santé Publique Une première étude qui implique de poursuivre les investigations.

Un travailleur français sur cinq présente un trouble psychique. C’est le constat alarmant de l’étude épidémiologique réalisée par la Fondation Pierre Deniker, en collaboration avec le Conservatoire National des Arts et Métiers, sur les facteurs de risques psychosociaux liés au travail et la détresse orientant vers un trouble mental. Certains facteurs s’avèrent aggravants, tels que le sexe (26 % de femmes pour 19 % d’hommes), le soutien d’un proche (28 % d’aidants contre 19 % dans la population n’ayant pas ce rôle à assurer), ou le temps passé dans les transports (28 % si plus d’1 h 30 contre 21 % si moins d’ 1 h 30). Le niveau de revenu, les antécédents de chômage, la maladie chronique, ou l’absence d’activité physique, influencent également de façon délétère la santé mentale des personnes actives. Les salariés sont surexposés lorsqu’ils ne peuvent s’appuyer sur leurs collègues, sont insatisfaits de la communication au travail ou considèrent leur travail dévalorisant. En revanche, chez les indépendants, c’est avoir des inquiétudes pour son avenir professionnel qui aggrave le risque d’évoluer vers un trouble psychique. Enfin, la prévalence de 22 % est deux fois plus importante chez les actifs qui ressentent un déséquilibre vie personnelle-vie professionnelle. Plus aucun doute, la question des troubles psychiques au travail constitue un véritable enjeu de santé publique. Cette étude va faire l’objet d’une diffusion large et amener à la poursuite de travaux de recherche.