Objectif Soins n° 250 du 01/11/2016

 

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Marie Lithomme  

Formation Au Centre hospitalier Annecy Genevois (Change), en Haute-Savoie, on ne peut pas dire que l’on n’ose pas. Et en matière de simulation, oser, c’est avancer, créer et stimuler. Le point sur la simulation en santé a été fait lors des journées paramédicales d’Annecy organisées par l’Ifsi d’Annecy (avec à sa tête Patrice Lombardo, directeur de l’Ifsi-Ifas du Change), en octobre.

Ne jamais penser qu’on ne peut pas. « Il faut essayer, oser, se creuser la cervelle. Parfois, avec rien, on finit par faire énormément de choses », explique simplement Thomas Bielokopytoff (cadre de santé, coordonnateur de la promotion aide-soignante Ifsi-Ifas au Change d’Annecy) lors de l’atelier sur “la simulation pour les nuls”. Une sorte de leitmotiv relayé par Laurent Thuez (adjoint au directeur, en charge de la formation continue Ifsi Annecy) et co-animateur de cet atelier. Ces deux têtes pensantes et rassurantes connaissent bien leur partition. Et pour cause ! La simulation, ils ont commencé il y a quelques années déjà, « sans rien, en faisant des erreurs, dans une salle de cours classique », précise Laurent Thuez, devant une salle attentive. Et d’ajouter : « Mais nous sommes toujours arrivés à l’objectif. C’est la méthode qui fait le plus, bien plus que le matériel dont nous disposons aujourd’hui. »

Ludiques, pratiques, les différents ateliers (simulation de prise en charge des blessés de guerre, simulation in situ en santé au travail, annonce d’un diagnostic grave, simulation pour les nuls) ont montré la force, le pouvoir du jeu de rôle dans l’apprentissage. Une force relayée dans les séances plénières où se sont succédé les grands noms de la simulation (Pr Granry, professeur des universités au CHU d’Angers, Pr Nyssen, professeur des universités, docteur en psychologie à Liège… entre autres), des institutionnels (Annabel André-Laurent, conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes…), des cadres formateurs (Arnaud Barras, cadre supérieur à l’Ifsi de Chalon-sur-Saône, Benoit Breche, cadre de santé chargé de formation à Annecy…) et la liste n’est pas exhaustive ! Après les riches échanges sur les expériences et les fonctionnements de chacun lors de séances de simulation, pendant la mise en place de séances de simulations, pendant la réflexion sur la simulation… les idées se croisent. Certains reviennent en vidéo sur les erreurs commises, d’autres mettent en avant les côtés positifs, sans utiliser les vidéos… Le tout est une question de concept de base, le but étant que cela fonctionne. Ce type d’exercice étant, de fait, voué à évoluer en permanence, les 180 participants – venus de toute la France, mais aussi du Luxembourg, de la Belgique, de la Suisse, de l’Angleterre ou encore du Québec – sont repartis plus riches, mieux formés et informés, avec de nouvelles pistes, pour alimenter leurs séances ou mettre en place de la simulation dans l’apprentissage. Les organisateurs sont certains que tout le travail qui a été fait ici fera sans aucun doute évoluer la simulation en santé. Toujours dans le souci de satisfaire les “apprenants”, ces quelque 180 personnes venues pendant ces deux jours se former à la simulation en santé et aussi au travers de la simulation en santé.

Finalement, la seule réserve, si l’on veut faire de la simulation en santé, c’est de ne pas souffrir de pédiophobie… et encore. Il se pourrait qu’à Annecy ou ailleurs, quelqu’un soit déjà en train de réfléchir à une solution pour parer à la peur des mannequins.