PATRICIA JUGUET PUÉRICULTRICE, DIRECTRICE DU CENTRE PMI DE PAVILLONS-SOUS-BOIS (SEINE-SAINT-DENIS) - L'Infirmière Magazine n° 371 du 01/05/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 371 du 01/05/2016

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

F. V.  

Je n’aime ni la clinique, ni les soins techniques », déclare sans détour Patricia Juguet, directrice du centre PMI de Pavillons-sous-Bois (93). « Son truc », à elle, c’est la relation avec les parents et les enfants et comment elle peut favoriser le lien parent-enfant tout en promouvant la santé publique. Puéricultrice depuis 1995, elle débute sa carrière dans le champ de la petite enfance en 1979 avec un BEP sanitaire et social en poche. « À l’époque, je n’ai pas été très bien orientée. Je voulais travailler auprès des enfants, alors on m’a inscrite d’office en lycée professionnel. Toutefois, j’admets, dit-elle, qu’à ce moment-là, je n’ai pas non plus songé à faire des études d’infirmière ! » Patricia Juguet n’a cependant aucun regret. Au contraire, elle en profite pour engranger expérience et compétences. « J’ai travaillé pendant sept ans dans une crèche et j’ai passé le concours d’auxiliaire de puériculture en candidate libre. Ensuite, j’ai continué quelques années en crèche puis, ayant fait le tour de la question, j’ai pris en charge le secrétariat des assistantes maternelles à domicile. » Le poste étant basé dans un centre de PMI, l’univers de la protection maternelle et infantile s’ouvre alors à elle. « Là, je côtoyais médecins, psychologues et puéricultrices. Je trouvais leur implication et leur travail auprès des enfants et des familles formidables. »

→ Se former pour avancer. Poussée par sa responsable, elle passe, à 28 ans, le concours infirmier. Ce n’est qu’une étape, car son projet professionnel est désormais bien cadré, Patricia Juguet veut devenir « puèr en PMI ». Un objectif qui marque ses choix de stage. « La plupart des étudiants souhaitaient aller dans des services de soins de pointe ou très techniques, je privilégiais ceux en santé publique, en pédiatrie ou auprès des personnes âgées, où la relation d’aide est essentielle », poursuit-elle. Sitôt diplômée, elle prend un poste d’infirmière de seteur en PMI. « Je connaissais bien la nature du travail, mais être à la manœuvre, ce fut autre chose… », se souvient-elle. Fidèle à son projet, elle entame un an après une formation à l’Institut de puériculture de Paris. Diplôme en poche, elle prend la direction du centre PMI de Pavillons-sous-Bois où, en plus des missions dévolues aux puéricultrices, elle assure, sans décharge, le fonctionnement et la gestion du site. Puis, à la faveur d’un déménagement, elle quitte le département et prend la tête d’une circonscription de PMI(1) dans le Val-d’Oise. Déconvenue. Elle tient neuf mois. « Ce poste ne m’a pas du tout plu, confie-t-elle. Je passais le plus clair de mon temps au bureau à faire des tâches administratives et à régler des problèmes de management. Je n’avais plus donc de contact avec les familles et les enfants. Je me sentais totalement coupée du terrain. » Finalement, son poste à la PMI étant toujours vacant, elle rentre au bercail…

→ Gestion des priorités. À Pavillons-sous-Bois, Patricia Juguet renoue avec son métier. « Pas toujours facile au quotidien », admet-elle. D’autant qu’en vingt ans, la file active a été multipliée par trois. Aujourd’hui, le centre PMI suit un millier d’enfants. Et si ses compétences hiérarchiques ne couvrent que l’équipe paramédicale (une puéricultrice et trois auxiliaires de puériculture), une dizaine d’autres professionnels assurent des consultations sur le site. « Bref, quand il y un problème de planning, de stock ou de radiateur qui fuit, c’est à ma porte que l’on vient frapper », note-t-elle. Au fil du temps, elle est devenue experte en « gestion des priorités » : « Une question de survie, sinon on ne s’en sort pas ». Une course contre le temps qui l’a, l’an passé, empêchée de préparer convenablement le concours sur titre de cadre de santé. « Je suis un peu passée à côté de l’entretien. » En 2017, un nouveau défi l’attend puisque le département va rénover la PMI de fond en comble. Le projet prévoit la fermeture de la structure pendant un an. L’activité ne sera pas stoppée pour autant mais répartie, comme l’équipe, sur d’autres centres. « C’est un beau projet, conclut-elle. Mais pendant les travaux, ça va être sportif… »

1- Structure administrative qui chapeaute plusieurs centres PMI.

MOMENTS CLÉS

1979 : Premier travail en crèche après un BEP sanitaire et social.

1986 : Obtient le concours d’auxiliaire de puériculture.

1993 : Obtient le DE d’infirmière.

1995 : Obtient le DE de puéricultrice et dirige la PMI de Pavillons-sous-Bois.

1996 : Prend la direction d’une circonscription de PMI, puis démissionne.

1997 : Reprend ses fonctionsà la PMI de Pavillons-sous-Bois.