L'infirmière Magazine n° 345 du 15/05/2014

 

EHPAD

ACTUALITÉ

C. T.  

Alors que seules 14 % des maisons de retraite médicalisées emploient une IDE la nuit, selon une enquête de l’Observatoire national de la fin de vie, plusieurs ARS font le pari de la mutualisation sur le territoire.

« On y croit », lance François Grimonprez, de l’ARS des Pays de la Loire. Le directeur de l’efficience de l’offre a clos le second appel d’offre du « Dispositif expérimental d’astreinte d’infirmier (ère) de nuit ».

En 2013, cinq groupements d’établissements étaient volontaires pour une expérience de trois ans.

L’initiative est venue d’un constat du terrain. « Les besoins en soins des résidents d’Ehpad se sont alourdis ces dernières années. L’institution est désormais réservée à des gens qui ont de lourds besoins d’assistance. On n’y verra plus de GIR 5 et 6 », explique-t-il.

Les porteurs de projet sont des hôpitaux locaux mettant à disposition leur personnel infirmier pour assurer l’astreinte de nuit sur plusieurs Ehpad (4 minimum) ou des Ehpad « têtes de pont », qui organisent la mutualisation.

Le cahier des charges liste les prérogatives : respect des 30 minutes d’intervention, définition précise du champ d’action (administration de traitements, pansements souillés, phénomènes douloureux, etc.), impossibilité pour l’IDE de réaliser des prescriptions médicales écrites et signées, accès au dossier de liaison d’urgence tenu à jour, aux transmissions et à la pharmacie.

L’enjeu est économique : il s’agit de limiter les transferts de nuit aux urgences, synonymes d’hospitalisation prolongée. Il est aussi humain : « L’hospitalisation de la personne âgée crée une rupture et accroît la dépendance », rapporte François Grimonprez.

Des modèles durables

En l’état, la compétence est budgétisée à 500 000 euros par an. Le financement est assuré pour moitié par l’ARS. La dotation est allouée à l’établissement porteur. À charge pour les établissements de trouver le reste. « Un coût certain, concède le directeur de l’efficience de l’offre.

Mais, il s’agit d’un mode expérimental. » Les premiers résultats, attendus pour la fin 2014, « permettront de déployer des modèles d’actions plus durables, espère-t-il, avec une stabilisation budgétaire. »

L’évaluation continue prend en compte le nombre d’appels vers l’astreinte, des appels la nuit par l’IDE d’astreinte vers les services (15, le médecin de garde, le Samu, etc.), le nombre d’hospitalisations la nuit et le nombre d’actes techniques réalisés par l’IDE. L’Île-de-France ou encore le Languedoc-Roussillon ont suivi la même voie.