JEUNES ET CORVÉABLES ?

En 2011-2012, 30 846 étudiants pourront être admis en première année d’Ifsi. C’est 107 de plus que l’an passé. L’arrêté du 1^er juin 2011(1), qui détaille les quotas par régions, montre cependant qu’ils stagnent dans la majorité des cas. Seules l’Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Rhône-Alpes et Mayotte enregistrent une hausse(2), Paca raflant la mise avec 90 places de plus, soit 2 295. Étonnante percée de la quatrième région de France la mieux dotée en infirmiers(3)… Pourquoi la gâter alors qu’elle est déjà mieux pourvue que la moyenne ? « Normalement, les quotas sont fixés selon les besoins locaux », rappelle Joëlle Kozlowski, présidente du Cefiec, qui ne s’explique pas cette contradiction. « Peut-être que les infirmières de Paca ont massivement choisi de rester en catégorie B et qu’elles partiront plus tôt à la retraite ? », suggère-t-elle.

Développer l’apprentissage

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) s’est plainte de ce que le nombre de places « ne progresse pas en fonction des besoins », alors que « bon nombre d’infirmiers et d’infirmières s’apprêtent à prendre leur retraite et que les difficultés de recrutement sont toujours fortes ». Entre le fait que les Ifsi ne font pas le plein des places disponibles(4) et que 10 % des admis abandonnent leurs études avant la fin, observe la FHP, le compte est loin d’être bon. Et la fédération privée de brandir sa solution : « Développer la voie de l’apprentissage. » Les interrogations de la FHP sur le pourquoi des abandons d’études laissent perplexe : « Des études trop sélectives ? » ; « trop longues ? » ; « les jeunes bacheliers (…) ne sont-ils pas dissuadés et pénalisés par la présence de candidats qui peuvent déjà avoir un parcours de deux années universitaires ? »…