Aux petits soins des aînés - L'Infirmière Libérale Magazine n° 308 du 01/11/2014 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 308 du 01/11/2014

 

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VALÉRIE HEDEF  

OUTILS > Identifier et agir sur les déterminants de la fragilité afin de retarder la dépendance “évitable” et prévenir la survenue d’événements défavorables, voilà l’une des nouvelles modalités d’action en direction des personnes âgées. Le point avec l’URPS-infirmiers de Midi-Pyrénées.

En France, d’après différentes études, environ 25 % des personnes âgées de plus de 75 ans empruntent une trajectoire de vieillissement “fragile”, c’est-à-dire qu’elles sont encore autonomes mais plus à risque de devenir dépendantes. Pour autant, cet “état instable” n’en est pas moins réversible, « d’où l’intérêt de les dépister le plus précocement possible et de proposer ensuite des moyens interventionnels », explique le Pr Fati Nourhashémi, du Gérontopôle de Toulouse, lors de la 1re Rencontre des infirmiers libéraux de Midi-Pyrénées, fin septembre à Toulouse(1).

Des outils simples

Pour ce faire, il existe « des outils de screening simples à mettre en place », poursuit-elle, comme une grille de repérage développée par le Gérontopôle et proposée par la Haute Autorité de santé (HAS)(2). Cet outil est largement inspiré des cinq critères de Fried, à savoir : vitesse de marche ralentie, perte de poids involontaire, baisse de la force musculaire, sensation d’épuisement et sédentarité (les personnes sont dites “fragiles” en présence de trois critères ou plus). Les Idels peuvent intervenir en amont dans le repérage de ces signes de fragilité lors d’un acte (AMI, AIS, DSI) ou en aval dans le suivi de la personne âgée et la mise en place de son plan personnalisé de prévention après une évaluation globale interprofessionnelle(3). Désormais, elles pourront aussi diagnostiquer cette fragilité sur le lieu de vie des personnes âgées dans le cadre d’un protocole de coopération validé par la HAS au niveau national. « Nous sommes sur une phase en amont d’une modification éventuelle de la nomenclature » avec « l’idée d’un retour d’information des professionnels pour savoir si le temps de dépistage de la fragilité évalué à une heure de temps sera ou non tenable », précise Nadine Pascon, responsable de la coordination et du suivi des projets au département premier re­cours à l’Agence régionale de santé Midi-Pyrénées.

Le nouvel acronyme des Maia

C’est l’objet du dispositif des Maia qui doit évoluer(4). Son acronyme signifie désormais “Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie”. Sa cible a aussi été élargie à toutes les personnes âgées en perte d’autonomie, qu’elles soient ou non atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées. Les Idels peuvent par exemple orienter le gestionnaire de cas de la Maia du territoire dont elles dépendent sur des situations complexes(5) rencontrées dans leur exercice.

Les Idels seront aussi amenées à intervenir dans le cadre des expérimentations des Parcours des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa) (lire l’encadré ci-dessous). Cela, au sein de la coordination clinique de proximité, dans le repérage des personnes âgées de plus de 75 ans en situation de fragilité et/ou atteintes de plusieurs maladies chroniques – y compris l’oncologie gériatrique – ne relevant pas d’un gestionnaire de cas, puis dans l’évaluation et la formalisation d’un plan personnalisé de santé(6), voire dans son suivi, en étant désignées référentes.

Messagerie sécurisée et formation appropriée seront indispensables au bon déploiement de ces outils ou dispositifs.

(1) Organisée par l’URPS-infirmiers de la région. Près de 300?Idels de Midi-Pyrénées y ont participé.

(2) Voir les critères de fragilité sur les liens raccourcis bit.ly/1pbSlJh et bit.ly/1ruDwkA

(3) Depuis octobre 2011, l’hôpital de jour d’évaluation des fragilités et de la prévention de la dépendance, installé au sein de l’hôpital La Grave à Toulouse, en propose une qui dure un peu plus d’une demi-journée. Cette activité est aussi initiée dans d’autres hôpitaux de jour gériatriques du territoire.

(4) Article 52 du projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, adopté en 1re lecture par l’Assemblée nationale le 17 septembre.

(5) Selon des critères définis.

(6) Voir mode d’emploi, exemple et modèle de PPS sur le lien raccourci bit.ly/1zavxmZ

Le premier Paerpa signé

Quelques jours avant la rencontre de l’URPS-infirmiers de Midi-Pyrénées, la ministre Marisol Touraine a signé le 26 septembre la première convention territoriale d’expérimentation sur les Paerpa, à l’occasion d’un déplacement en Indre-et-Loire. Les expérimentation des Paerpa sont menées jusqu’en 2017 dans neuf territoires pilotes (lire notre numéro 302 d’avril 2014).