À Toulouse, les Ibode toujours en colère | Espace Infirmier
 

18/02/2021

À Toulouse, les Ibode
toujours en colère

Après une réunion improductive, selon les soignants, avec le directeur-général du CHU de Toulouse, les représentants infirmiers des blocs restent très mobilisés et en colère. Depuis, des pressions managériales ont poussé à la convocation d'un CHSCT extraordinaire, lundi 15 février.

Le directeur-général avait accepté, pour cette rencontre, les conditions de représentativité imposées par les Ibode, infirmiers en soins généraux et aides-soignants des blocs du CHU de Toulouse. À savoir que chaque bloc, la CGT et le collectif Inter-Blocs soient représentés. Les mobilisés avaient insisté pour rencontrer le directeur-général en tête-à-tête, après avoir déjà vu le DRH qui n'avait pas répondu aux revendications salariales. « Mais ils sont venus à cinq. Déjà, la rencontre était biaisée », s'insurge Grégory Chakir, Ibode au CHU.
Depuis plusieurs semaines, les blocs sont en grève. Le point de départ de la mobilisation : pallier la fuite massive de personnel. « Ils se sont engagés là-dessus et l'ont beaucoup rappelé », s'agace l'infirmier. « Tout agent recruté le sera en tant que stagiaire directement », confirme Patrick Javel, directeur des soins en charge des blocs opératoires. Une adresse mail spécifique a été mise en place : recrutements.blocs@chu-toulouse.fr. Un job dating virtuel aussi. « Mais ce n'est pas un “geste”, c'est la normalité de remplacer les départs, rétorque Grégory Chakir. Les revendications salariales ont été balayées. Rien sur la fidélisation des personnels, sur l'attractivité, sur la reconnaissance. »

Divergences de vues sur la NBI et les primes

Les grévistes se basent sur l'exemple de leurs collègues de Montpellier qui, après un rapport de force, ont obtenu 100 euros net par mois et sur l'exemple du CHU de Lille qui verse à tous les Ibode la NBI (cheval de bataille du collectif Inter-Bloc engagé dans trois cents procédures judiciaires pour faire valoir ce droit à travers le pays), destiné à valoriser les infirmiers dans des services de haute technicité. « Nous restons au niveau règlementaire, se défend André Weider, coordinateur général des soins. On est régi par la fonction publique hospitalière, on n'a pas reçu de consignes. » Le représentant du CHU assure que « les DRH de CHU ont alerté la DGOS » mais reste frileux : « On attend les consignes. On reste légaliste. » Les soignants dénoncent là une interprétation subjective des textes à leur détriment. « Ils ont noyé le poisson, nous ont parlé de ce qui est déjà acté, déjà dans le Ségur, et d'une prime d'intéressement pour les personnels engagés dans des projets de service. Travailler plus pour gagner plus alors qu'on est déjà sous l'eau, que l'on appelle à l'aide, s'indigne le soignant. Rien à voir avec ce que l'on demande, une prime de fidélisation de 150 euros, une prime d'urgence pour les blocs qui font de l'urgence. Il y a une totale déconnection entre ce qu'ils perçoivent et le terrain. »
Aucun protocole de sortie de grève n'a donc été signé et les personnels mobilisés promettaient alors de durcir le mouvement. « On réclame ce qui nous revient de droit », clame Grégory Chakir.

Un CHSCT extraordinaire

Les soignants étaient encore mobilisés lundi 15 février au matin. Ils avaient organisé une filtration de l'entrée des bureaux de la direction dès 7 h du matin. Quelques heures plus tard était finalement convoqué un CHSCT extraordinaire « pour danger grave imminent », précise l'infirmier. En présence du DRH et autres représentants de la direction, il y a été question des menaces qu'ont subies certains personnels de la part d'encadrants. « Depuis le début du mouvement, on cherche à nous dissuader. Certains arrêts maladie ont été posés, déplore l'homme. Mais c'était une bonne chose ce CHSCT pour dire qu'on n'est pas intimidé. On ne faiblit pas. »
Patrick Javel et André Weider concluent d'une même voix : « On est infirmier de formation, on l'a été, on connaît les difficultés du terrain. On entend. » Pas assez répondent les personnels mobilisés. Le rapport de force se durcit, des actions sont à prévoir.

Thomas Laborde

Les dernières réactions

  • 19/02/2021 à 07:26
    alerte
    alerter
    l'état continue d'investir des milliards dans un système public qui part à la dérive et qui démontre tous les jours sa bureaucratie inefficace!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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