- Objectif Soins & Management n° 275 du 01/06/2020 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 275 du 01/06/2020

 

Droit

Textes législatifs

Audrey Uzel  

Préparation des solutions hydroalcooliques

En raison de l'urgence sanitaire, et jusqu'au 31 mai 2020, les solutions hydroalcooliques destinées à l'hygiène humaine peuvent être préparées, en cas de rupture de leur approvisionnement, par les pharmacies d'officine et les pharmacies à usage intérieur.

Arrêté du 6 mars 2020 portant diverses mesures relatives à la lutte contre la propagation du virus covid-19 (JO du 07/03)

Prise en charge de la torsion de cheville

Dans le cadre d'une expérimentation, le médecin généraliste peut déléguer au masseur-kinésithérapeute d'une même structure pluriprofessionnelle un accès direct en consultation dans le cadre de la douleur à la cheville consécutive à un traumatisme de torsion. Le masseur-kinésithérapeute peut procéder à l'examen clinique, poser un diagnostic, et prescrire du paracétamol, une chevillière stabilisatrice, la procédure RICE, un dispositif de contention et la surélévation de la jambe, une aide à la marche (canne), ainsi que des séances de rééducation.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Prise en charge du traumatisme en torsion de la cheville par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 08/03)

Prise en charge de l'odynophagie par l'infirmier

Dans le cadre d'une structure pluridisciplinaire, un médecin généraliste peut déléguer à un infirmier ou à un pharmacien de la même structure, la prise en charge de l'odynophagie chez les patients de 6 à 45 ans. Les délégataires peuvent alors prescrire des antalgiques de pallier I voire des antibiotiques, ainsi qu'un arrêt de travail initial.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Prise en charge de l'odynophagie par l'infirmier diplômé d'Etat ou le pharmacien d'officine dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 08/03)

Prise en charge de la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle

Dans le cadre d'une structure pluridisciplinaire, un médecin généraliste peut déléguer à un infirmier ou à un pharmacien de la même structure, la prise en charge de la pollakiurie chez les femmes de 16 à 65 ans. Les délégataires peuvent alors poser le diagnostic et prescrire l'antibiotique.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Prise en charge de la pollakiurie et de la brûlure mictionnelle chez la femme de 16 à 65 ans par l'infirmier diplômé d'Etat et le pharmacien d'officine dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 08/03)

Prise en charge de la rhino-conjonctivite allergique saisonnière

Dans le cadre d'une structure pluridisciplinaire, un médecin généraliste peut déléguer à un infirmier ou à un pharmacien de la même structure, la prise en charge de la rhino-conjonctivite chez les patients de 15 à 50 ans, bénéficiant d'une première prescription.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Renouvellement du traitement de la rhino-conjonctivite allergique saisonnière pour les patients de 15 à 50 ans par l'infirmier diplômé d'Etat et le pharmacien d'officine dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 08/03)

Prise en charge de la douleur lombaire aiguë

Dans le cadre d'une structure pluridisciplinaire, un médecin généraliste peut déléguer à un masseur-kinésithérapeute de la même structure, la prise en charge de la lombalgie aigue chez un patient entre 20 et 55 ans. Il peut poser un diagnostic, prescrire des antalgiques, un bilan et des séances de rééducation.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Prise en charge de la douleur lombaire aiguë inférieure à 4 semaines par le masseur-kinésithérapeute dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 08/03)

Réalisation de sutures simples

Un infirmier peut se voir déléguer par un médecin d'une même structure pluriprofessionnelle la réalisation de sutures de plaies simples.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Réalisation de sutures de plaies simples par un infirmier en lieu et place d'un médecin » (JO du 10/03)

Prise en charge de l'éruption cutanée chez l'enfant

Un médecin peut déléguer à un infirmier de la même structure pluriprofessionnelle la prise en charge de l'éruption cutanée vésiculaire prurigineuse chez l'enfant de 12 mois à 12 ans.

Arrêté du 6 mars 2020 relatif à l'autorisation du protocole de coopération « Prise en charge de l'enfant de 12 mois à 12 ans de l'éruption cutanée vésiculeuse prurigineuse par l'infirmier diplômé d'Etat ou le pharmacien d'officine dans le cadre d'une structure pluriprofessionnelle » (JO du 10/03)

Heures supplémentaires en EPS

Afin de faire face à l'épidémie de virus covid-19, les établissements publics de santé sont autorisés, à titre exceptionnel, pour la période du 1er février au 30 juin 2020, et pour les personnels nécessaires à la prise en charge des patients, à recourir de façon transitoire aux heures supplémentaires au-delà du plafond fixé par ce même article.

Décision du 5 mars 2020 portant application de l'article 15, alinéa 3, du décret no 2002-9 du 4 janvier 2002 relatif au temps de travail et à l'organisation du travail dans les établissements mentionnés à l'article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière (JO du 10/03).

Un texte général, hors COVID-19, a été pris qui définit un plafond unique d'heures supplémentaires dans les établissements relevant de la fonction publique hospitalière. Ainsi, lorsque la durée du cycle de travail est inférieure ou égale à un mois, le nombre d'heures supplémentaires susceptibles d'être effectuées par mois et par agent ne peut excéder 20 heures. Lorsque la durée du cycle de travail est supérieure à un mois, ce plafond est déterminé en divisant le nombre d'heures supplémentaires susceptibles d'être effectuées dans l'année par 52 et en multipliant ce résultat par le nombre de semaines que compte la durée du cycle de travail. De plus, il étend à l'ensemble des établissements relevant de la fonction publique hospitalière la possibilité de bénéficier, dans certaines circonstances et sur décision du directeur général de l'agence régionale de santé ou du représentant de l'Etat dans le département, d'une autorisation de dépassement du plafond des heures supplémentaires.

Décret no 2020-297 du 24 mars 2020 relatif aux heures supplémentaires et à leur dépassement dans les établissements mentionnés à l'article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière (JO du 25/03)

Projet territorial de santé

Un décret prévoit les modalités d'association des élus locaux et des associations agréées de patients à l'élaboration du projet territorial de santé. Ainsi, la communauté professionnelle territoriale de santé et l'établissement ou service de santé, social ou médico-social qui initient le projet territorial de santé sollicitent au moins les maires, les présidents des établissements publics de coopération intercommunale et les conseillers départementaux élus sur le territoire envisagé du projet territorial de santé ainsi qu'au moins une association agréée pour participer à son élaboration. »

Décret no 2020-229 du 9 mars 2020 relatif au projet territorial de santé (JO du 11/03)

Pratique avancée dans la fonction publique hospitalière

Un décret définit les modalités de recrutement (concours sur titre ouvert, dans chaque établissement), de nomination (par l'autorité investie du pouvoir de nomination), d'exercice (stage de 12 mois renouvelable une fois) et de classement dans le nouveau statut du corps des auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée, classé dans la catégorie A de la fonction publique hospitalière, ainsi que les règles relatives à l'avancement, au détachement et à l'intégration directe.

Un second décret fixe l'échelonnement indiciaire qui leur est applicable.

Décret no 2020-244 du 12 mars 2020 portant statut particulier du corps des auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée de la fonction publique hospitalière et Décret no 2020-245 du 12 mars 2020 relatif à l'échelonnement indiciaire du corps des auxiliaires médicaux exerçant en pratique avancée de la fonction publique hospitalière (JO du 14/03)

Enfin, un décret ultérieur permet à ce nouveau corps de bénéficier de la prime spécifique applicable au travail de nuit.

Décret no 2020-369 du 30 mars 2020 modifiant le décret no 88-1083 du 30 novembre 1988 relatif à l'attribution d'une prime spécifique à certains agents (JO du 31/03) ; Décret no 2020-369 du 30 mars 2020 modifiant le décret no 88-1083 du 30 novembre 1988 relatif à l'attribution d'une prime spécifique à certains agents (JO du 31/03)

Prime d'intéressement

Un décret permet d'instituer au bénéfice des agents exerçant au sein des établissements publics de santé, sociaux et médico-sociaux une prime d'intéressement collectif lié à la qualité du service rendu. Le chef d'établissement, après avis des instances consultatives compétentes, en définit les modalités. La prime est attribuée à l'ensemble des agents participant à un projet lié à la qualité du service rendu. Le décret précise les modalités d'attribution de la prime (condition de participation effective des agents au projet, attribution de la prime dans la limite des plafonds déterminés par arrêté, possibilité de cumul avec toute autre indemnité, à l'exception des indemnités rétribuant une performance collective). Un second arrêté en fixe les montants (300 € brut).

Décret no 2020-255 du 13 mars 2020 pris pour l'application de l'article 78-1 de la loi du 9 janvier 1986 et portant création d'une prime d'intéressement collectif lié à la qualité du service rendu dans les établissements mentionnés à l'article 2 de la loi du 9 janvier 1986 et A du 13 mars 2020 fixant les montants prévus par l'article 4 du décret no 2020-255 du 13 mars 2020 pris pour l'application de l'article 78-1 de la loi du 9 janvier 1986 et portant création d'une prime d'intéressement collectif lié à la qualité du service rendu dans les établissements mentionnés à l'article 2 de la loi du 9 janvier 1986 (JO du 15/03)

Garantie de financement des établissements de santé

Pendant une période d'au moins trois mois et qui ne peut excéder un an, se terminant au plus tard en 2021, les établissements de santé bénéficient d'une garantie de financement pour faire face à l'épidémie de covid-19. Le niveau mensuel de cette garantie est déterminé en tenant compte du volume d'activité et des recettes perçues antérieurement par l'établissement, notamment au titre de ses activités. Pendant la période concernée, lorsque les recettes issues de leur activité sont inférieures au montant du niveau de cette garantie pour une période d'un mois, les établissements bénéficient du versement d'un complément de recettes leur permettant d'atteindre ce niveau. Les dispositions de droit commun relatives à la tarification des établissements de santé s'appliquent sous réserve, le cas échéant, de l'adaptation des modalités de leur versement et des dispositions du premier alinéa. Un arrêté définit les modalités de mise en œuvre de la garantie.

Ordonnance no 2020-309 du 25 mars 2020 relative à la garantie de financement des établissements de santé et aux régimes complémentaires obligatoires de sécurité sociale (JO du 26/03)

Indemnisation des réquisitions

Un arrêté fixe l'indemnisation des professionnels de santé réquisitionnés pendant le COVID-19. Par exemple, les infirmiers retraités et les infirmiers sans activité professionnelle peuvent percevoir 24 euros entre 8 heures et 20 heures, 36 euros entre 20 heures et 23 heures et de 6 heures à 8 heures, et 48 euros entre 23 heures et 6 heures ainsi que les dimanches et jours fériés.

Arrêté du 28 mars 2020 portant diverses dispositions relatives à l'indemnisation des professionnels de santé en exercice, retraités ou en cours de formation réquisitionnés dans le cadre de l'épidémie covid-19 (JO du 29/03)

Prime d'attractivité territoriale

La prime d'attractivité territoriale instaurée en janvier 2020 au bénéfice de certains agents exerçant sur certains départements d'Ile-de-France est en principe versée annuellement, au premier trimestre de l'année, par l'établissement dans lequel l'agent est en fonctions lors de ce versement. Un décret prévoit une dérogation à cette règle pour son versement au titre de l'année 2020 : la prime doit être versée avant le 1er juillet 2020.

Décret no 2020-368 du 30 mars 2020 modifiant le décret no 2020-65 du 30 janvier 2020 portant création d'une prime d'attractivité territoriale des établissements mentionnés à l'article 2 de la loi no 86-33 du 9 janvier 1986 (JO du 31/03)

Congé de présence parentale

Pris en application de la loi no 2019-180 du 8 mars 2019 visant à renforcer la prise en charge des cancers pédiatriques par la recherche, le soutien des aidants familiaux, la formation des professionnels et le droit à l'oubli, ce décret tire les conséquences au niveau réglementaire de l'assouplissement par cette loi des conditions de recours au congé de présence parentale (CPP) et du bénéfice de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP) pour les parents ayant la charge d'un enfant atteint d'une maladie, d'un handicap, ou victime d'un accident d'une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue et des soins contraignants auprès de l'enfant.

Décret no 2020-470 du 23 avril 2020 relatif à l'assouplissement du recours au congé de présence parentale et à l'allocation journalière de présence (JO du 25/04)

Prime pour les soignants

Afin de reconnaître pleinement la mobilisation des agents du système de santé publique pour faire face à l'épidémie de covid-19, une prime exceptionnelle est attribuée à l'ensemble des professionnels des établissements publics de santé, des hôpitaux des armées et de l'Institution nationale des invalides quelle que soit leur filière professionnelle et quel que soit leur statut. Le montant de la prime s'élève à 1 500 euros pour les professionnels des établissements situés dans les départements les plus touchés par l'épidémie (premier groupe de départements), ceux impliqués dans un certain nombre d'établissements du reste du territoire et ceux relevant du ministère des armées et de l'Institution nationale des invalides ou à 500 euros pour ceux des établissements des autres départements (second groupe de départements). Cette prime est désocialisée et défiscalisée.

Décret no 2020-568 du 14 mai 2020 relatif au versement d'une prime exceptionnelle aux agents des établissements publics de santé et à certains agents civils et militaires du ministère des armées et de l'Institution nationale des invalides dans le cadre de l'épidémie de covid-19 (JO du 15/05)

Articles de la même rubrique d'un même numéro