Abécédaire qualité et risque - Objectif Soins & Management n° 181 du 01/12/2009 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 181 du 01/12/2009

 

Qualité, hygiène et gestion des risques

DÉFINITIONS → Parce que la gestion des risques à l'hôpital englobe de très nombreuses notions, parfois transversales, nous vous proposons cet abécédaire qui en dresse un panorama non exhaustif. NB : les mots en gras sont également définis.

AES : Accident d'exposition au sang. Contact accidentel avec le sang ou un liquide biologique contenant du sang, le plus souvent en utilisant un objet piquant, coupant ou tranchant. Ce type d'accident expose au risque d'infections par les virus de l'hépatite (B ou C) et du sida.

Afssaps : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, qui gère notamment la sécurité d'emploi, la qualité et le bon usage de ces produits.

Approches réactive et pro-active : deux approches possibles dans la gestion des risques. L'approche réactive a comme point de départ un incident et tente d'apporter des corrections afin d'éviter sa réapparition ou d'en limiter les conséquences, tandis que l'approche pro-active tente de prendre les problèmes en amont avant leur apparition.

APR : Analyse préliminaire des risques. Elle consiste en l'identification et l'évaluation des risques, de leurs causes et de leurs conséquences ainsi que de la gravité de ces dernières. Elle permet de déduire les moyens et les actions correctives permettant d'éliminer ou maîtriser les situations dangereuses.

ATNC : Agents transmissibles non conventionnels. Il s'agit des prions et viroïdes, responsables notamment des encéphalites spongiformes. Ce sont des protéines dotées d'un haut pouvoir infectieux que seul le trio soude-Javel-autoclave peut combattre.

Bactéries : le cauchemar des hospitaliers quand elles développent des résistances et deviennent «multi-résistantes» (BMR) : elles sont alors très difficile à éradiquer. Seul moyen de s'en prémunir, un bon usage des antibiotiques.

C2DS : Comité pour le développement durable en santé. Indépendant, il regroupe tous les professionnels de santé volontaires dans une approche conciliant la santé et le respect de l'environnement.

Cartographie des risques : permet d'analyser et d'interroger les risques dans leurs caractéristiques, notamment spatiales afin de mettre en place des mesures préventives ou correctives.

Certification : c'est une démarche qui concoure à l'amélioration de la prise en charge des patients dans les hôpitaux et cliniques. Elle consiste en une auto-évaluation suivie d'une visite réalisée par experts extérieurs à l'établissement et intègre un dispositif de suivi visant une démarche qualité durable.

Check-list : exigible dès le 1er janvier 2010 au bloc opératoire dans le cadre de la procédure de certification, cette liste consigne une dizaine de points à vérifier par l'équipe médico-soignante - idéalement avec le patient avant son anesthésie - pour éviter les sources potentielles d'accidents.

Circuit des médicaments : circulation sécurisée des médicaments qui permet, lorsqu'elle est correctement mise en place, d'éviter les accidents iatrogènes. Ce circuit repose notamment sur la coordination des pharmaciens, médecins et infirmiers depuis la pharmacie centrale jusqu'au lit du patient.

Criticité : produit de l'occurrence et de la sévérité, elle représente la quantité de risque d'un événement donné. Son analyse entre dans la démarche AMDEC (Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité).

Danger : un des risques parmi les plus élevés car il peut entraîner des dommages irréversibles.

Déchets : produits en masse à l'hôpital, ils se divisent en deux grandes catégories : les déchets d'activités de soins à risque infectieux (Dasri)... et le reste ! Si leur production reste difficilement compressible, leur traitement pose la question du respect de l'environnement.

Développement durable : démarche qui consiste à concilier évolution et respect de l'environnement. Omniprésente, cette notion émerge de plus en plus dans le domaine de la santé, menée tambour battant par le C2DS.

Eau : l'un des vecteurs parmi les plus importants des infections à l'hôpital. Étroitement surveillée d'un point de vue infectiologique, elle fait également l'objet de réflexions concernant sa consommation.

Échelles de gravité et de probabilité : outils de gestion des risques qui permettent de prendre en compte les effets sur les personnes et les biens d'une part et de comptabiliser la fréquence de survenue d'un événement d'autre part.

EOHH : Équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière, que chaque établissement se doit de posséder (ou en équipe interétablissement pour les petites structures). Composée de médecins, pharmaciens, infirmiers spécialisés en hygiène hospitalière, elle met en oeuvre la politique de lutte contre les infections dans l'établissement.

EPP : Évaluation des pratiques professionnelle, démarche qui vise à atteindre l'excellence en matière de qualité. Obligatoire pour les médecins, elle complète la certification de l'établissement où ils se trouvent. Différents outils permettent de la mener à bien.

Étiquetage des médicaments : il comprend la liste de tous les composants d'un médicament et leur dosage. Suite à certains accidents iatrogènes dus à une erreur de lecture dans l'étiquetage des médicaments, notamment injectables, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé vient de publier un référentiel de petits conditionnements de solutions injectables avant et après modification des étiquetages.

FIE : Fiche d'événement indésirable. Outil pour la notification des événements indésirables qui permet notamment de faire remonter les problèmes rencontrés dans un secteur.

Formation (FMC) : indispensable à tout professionnel de santé, elle permet une mise à niveau régulière au moyen de différents outils lorsqu'il s'agit de formation médicale continue (FMC).

Germe : nom générique pour désigner un agent pathogène à l'origine d'une infection. À l'hôpital, le plus fréquent est le staphylocoque doré.

Gestion des risques : définie comme l'effort organisé pour identifier, évaluer et réduire, chaque fois que cela est possible, les risques encourus par les patients, les visiteurs et le personnel. C'est une discipline transversale généralement confiée au responsable qualité de l'établissement qui devient alors gestionnaire des risques.

HACCP : Hazard analysis critical control point. Méthode et principe de gestion en sécurité sanitaire des aliments qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs au regard de la sécurité des aliments.

HAS : créée par la loi du 13 août 2004, la Haute Autorité de santé a pour but d'évaluer et de promouvoir les pratiques médicales, améliorer la qualité des soins, veiller à la qualité de l'information médicale diffusée et informer médecins et grand public. C'est elle qui certifie les établissements de santé dans leur démarche qualité.

HQE : Haute qualité environnementale. Concept qui vise à limiter les impacts environnementaux d'une opération de construction ou de réhabilitation, notamment du point de vue de la consommation des ressources naturelles (eau, énergie, etc.), de la gestion des déchets et du confort intérieur.

Hygiène des mains : un point essentiel dans la prévention des infections nosocomiales. L'usage des solutions hydro-alcooliques constitue une évolution notable dans ce domaine.

Iatrogénie : événement indésirable survenant à la suite d'un traitement ou de soins réalisés par un médecin.

InVS : l'Institut national de veille sanitaire remplit essentiellement des missions de surveillance, de vigilance et d'alerte dans tous les domaines de la santé publique. C'est lui qui veille sur les risques sanitaires et contribue à la gestion des crises qui en découlent.

Jetable : se dit d'un dispositif à usage unique, qu'il soit ou non stérile. Pose des problèmes du point de vue environnemental car générateur de déchets.

Kyõto (protocole) : en matière de développement durable, Kyõto propose un calendrier de réduction des gaz à effet de serre jugés responsables du réchauffement climatique. Ratifié par 172 États, il fera l'objet de nouvelles négociations lors de la conférence de Copenhague du 7 au 18 décembre 2009.

Lien : association de Lutte, d'information et d'étude des IN créée à la suite du scandale de la clinique du sport. Elle apporte notamment une aide en faveur des patients victimes d'IN et milite pour faire valoir le droit des patients.

Maintenance : corrective ou préventive, elle permet de maintenir l'état de bon fonctionnement d'un matériel.

Morbidité/mortalité (RMM) : la Revue de mortalité et de morbidité est une analyse collective, rétrospective et systémique de cas marqués par la survenue d'un décès, d'une complication ou d'un événement qui aurait pu causer un dommage au patient, qui a pour objectif la mise en oeuvre et le suivi d'actions pour améliorer la prise en charge des patients et la sécurité des soins.

Norme : document établi par consensus et approuvé par un organisme reconnu (Iso, Afnor, CEN) qui fournit, pour des usages communs et répétés, des lignes directrices pour des activités garantissant un niveau d'ordre optimal dans un contexte donné.

Nosocomiale (infection) : contractée à l'hôpital, c'est un terme générique pour définir une multitude d'infections apparues au cours d'un séjour dans un établissement de soins. En France, environ 6 à 7 % des hospitalisations s'accompagne d'une IN (22 % des événements graves liés aux soins).

Occurrence : évaluation de l'apparition d'une défaillance particulière.

Organisation : l'une des clés sur laquelle repose le bon fonctionnement d'un service à l'hôpital. En matière d'hygiène, l'organisation est la condition sine qua none pour vaincre une infection.

Phtalates : composés chimiques qui permettent d'assouplir les plastiques (PVC). Employés en masse dans les dispositifs médicaux, ils sont néanmoins montrés du doigt par le C2DS qui les jugent potentiellement nocifs (sur la base d'études déjà réalisées).

Préparation aseptique : toute préparation exempte de micro-organisme. Elle s'obtient en utilisant notamment du matériel stérile, suivant une technique et des gestes appropriés dans un environnement propre et décontaminé.

Protection : dispositif qui permet aux soignants mais également aux soignés de prévenir certaines infections. Le masque actuellement utilisé dans le cadre de la pandémie grippale en est l'illustration parfaite.

Qualité : l'un des objectifs à atteindre pour un établissement de santé avec à la clé une certification délivrée par la Haute Autorité de santé.

Réglementation : elle vise à prévenir les risques les plus visibles en développant des textes servant de base à une prévention accrue. Elle s'accompagne généralement de guides ou de référentiels qui permettent de bien la respecter.

Risque : il peut être défini comme la probabilité de survenue d'un événement indésirable causant un préjudice au patient, au soignant, voire au visiteur. Deux types de risques coexistent : les risques réglementés (ceux liés à l'incendie, à l'anesthésie, à l'utilisation des produits sanguins labiles, au risque infectieux ou médicamenteux) qui sont généralement gérés par le biais des vigilances et les risques non réglementés, comme les oublis, les erreurs ou les accidents.

RMM : voir morbidité/mortalité

Sévérité : évaluation de l'importance de l'effet d'une défaillance.

Sûreté de fonctionnement : en parlant d'un dispositif médical ou de matériel, il s'agit de la confiance qu'on peut lui attribuer. C'est un ensemble d'outils et de méthodes qui regroupe l'évaluation de la fiabilité d'un produit, sa maintenabilité, sa disponibilité et sa sécurité.

Tableau de bord : recueil de données en matière de lutte contre les IN au sein des établissements de soins. Il se compose de cinq indicateurs (Icalin, ICSHA, Surviso, Sarm, ICATB).

Traçabilité : ce qui permet le suivi d'un produit depuis son élaboration sur une chaîne de production, pendant sa distribution, jusqu'à sa destruction. Elle est notamment permise par l'existence des codes à barres ou des puces RFID (Radio Frequency Identification).

Usagers : directement concernés par ce qui se passe à l'intérieur de l'hôpital, les patients sont devenus des usagers demandant plus de transparence et d'informations. La loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades est un pas de plus vers cette prise de conscience.

V2010 : certification nouvelle mouture exigible dans les établissements de santé qui auront leur troisième visite à partir de janvier 2010.

Vigilance : pharmaco, infectio, hémo ou matério, elle permet de mener une surveillance des incidents et éventuels effets indésirables liés aux soins.

Virus : à la différence des bactéries, les virus ne sont pas autonomes dans le sens où il leur est nécessaire d'infecter une cellule hôte pour produire ses méfaits. Si, pour l'heure, celui de la grippe A/H1N1 est sur toutes les lèvres, les épidémies virales sont toujours redoutées à l'hôpital.

Zéro (risque) : il n'existe pas à l'hôpital, mais il est toutefois possible de s'en tenir éloigné au maximum, notamment en mettant en place une politique active de gestion des risques.