CET ÉTÉ DE TOUS LES DANGERS A AUSSI ÉTÉ CELUI DES EXPÉRIMENTATIONS FRUCTUEUSES - Ma revue n° 024 du 01/09/2022 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 024 du 01/09/2022

 

ÉDITO

Hélène Trappo  

Rédactrice en chef de L’INFIRMIÈR.E

Record de journées caniculaires, feux gigantesques, services d’urgences en permanence sur le fil quand ils ne ferment pas… Plus encore que les autres années, la période estivale n’a rien d’une trêve. D’ailleurs, les revendications et les alertes ont continué de pleuvoir. Comme les cigales, des voix se sont égosillées tout l’été pour dénoncer les failles du système de santé, dans tous les secteurs. Citons en particulier celui du social et du médico-social, moins médiatisé que les services d’urgences, qui souffre lui aussi d’une grave pénurie de personnel pour s’occuper des plus fragiles. La faute au manque d’attractivité des métiers, situation dénoncée notamment par plusieurs associations et fédérations d’employeurs(1) ; la Nexem, pour sa part, appelle à l’engagement d’un « plan Marshall du social et du médico-social ». Évoquons également le manque cruel de pédiatres qui plonge certains services dans une situation catastrophique, comme au centre hospitalier de Montluçon, avec des conséquences certaines sur les risques et la qualité des soins, déplore le SNPEH(2). Le syndicat réclame dans un communiqué une « véritable politique de la santé de l’enfant en tous domaines ». La liste des secteurs en souffrance n’est hélas pas exhaustive…

Si, cet été, « la catastrophe annoncée ne s’est pas produite grâce à l’investissement fort des professionnels sur le terrain, hospitaliers comme libéraux », s’est félicité François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, le chantier est immense et intact.

Et si on essayait d’être un peu positif ? Rebondissons sur les propos du ministre. Cet été de tous les dangers a aussi été celui des expérimentations fructueuses du côté des infirmières pour répondre à des problématiques de territoire. Comme ces Idels ayant participé à une équipe de télémédecine mise en place par l’association Sauv Life(3), à Paris et dans d’autres départements, qui intervient à la demande du Samu et permet d’éviter des passages aux urgences. Même objectif pour cette ligne téléphonique tenue par une infirmière, déployée par la CPTS du Grand Douai, dans le Nord(4), pour répondre à des demandes de soins non programmés. De quoi argumenter, s’il le fallait, sur la place essentielle de la profession infirmière dans la réponse aux enjeux d’accès aux soins, notamment dans sa dimension territoriale. Une place qu’elles devraient être en mesure d’asseoir un peu plus dans les prochains mois, avec le déploiement de la pratique avancée. Réjouissons-nous à cet égard de la signature de l’avenant 9 (lire p. 10) qui permet de viabiliser cette dernière en libéral. Et restons optimistes sur un prochain démarrage des travaux sur la réingénierie du métier d’infirmier, toujours dans les tablettes du gouvernement. De bonnes raisons d’entretenir la flamme ? Bonne rentrée !

1. Association des directeurs au service des personnes âgées, Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées.

2. Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers.

3. Lire l’actualité du 28/08/2022 sur espaceinfirmier.fr

4. Source : actusoins.fr